Grand reporter réputé pour un quotidien français, Jacques (Vincent Lindon) est contacté pour une enquête surprenante. Suite à un mystérieux appel du Vatican, lui qui ne fait pas partie du monde religieux accepte de prendre part à une commission d’enquête devant faire la lumière sur des apparitions supposées de la Vierge Marie. Une jeune femme de 18 ans affirme en effet avoir vu cette dernière dans une petite ville du sud-est de la France, ce qui pousse des milliers de pèlerins à se rendre sur place.
Après Les Corps impatients (2003), Quand j’étais chanteur (2006), Superstar (2012) ou encore Marguerite (2015), Xavier Giannoli s’interroge sur « son rapport à la question religieuse, à la foi » dans L’Apparition, qui valut à Galatéa Bellugi une nomination aux César dans la catégorie meilleur espoir féminin. « Je crois que ce questionnement traverse plusieurs de mes films, à commencer par A l’Origine où il était question de promesses et de mensonges, d’autoroute qui n’allait nulle part et à qui tout le monde voulait croire (…) Ce point de vue d’une enquête documentaire sans complaisance sur des preuves supposées de l’existence de Dieu correspondait à ce que je ressentais alors dans ma vie, au doute essentiel qui était devenu le mien. Ce doute est devenu une force de vie et de cinéma », souligne-t-il en précisant que l’idée de L’Apparition est née après avoir lu un article sur les enquêtes canoniques.
Xavier Giannoli a traité cette histoire « sans a priori, ni dogmatisme, à hauteur d’homme, pas comme un philosophe ou un théologien. […] J’avais besoin de me réapproprier ces questions loin des clichés de représentations médiatiques, des débats sur le choc des civilisations, le retour du religieux et le dévoiement intégriste ou encore l’Eglise et ses scandales. Car il s’agit d’abord pour moi d’une quête intime et secrète... Chacun y répond comme il veut, comme il peut, ou en restant comme moi dans un trouble », explique-t-il également sur ce film, diffusé ce soir à 20h55 sur Canal + décalé.