Homme d'État mais également homme de lettres, Georges Clemenceau a toujours montré un profond intérêt pour le cinéma. Le parcours de l’exposition-focus du musée qui porte son nom présente donc depuis le 10 octobre les œuvres de Clemenceau adaptées sur grands écrans. Parmi elles, Le Voile du Bonheur, sa pièce en un acte publiée en 1901 et représentée pour la première fois la même année au théâtre de la Renaissance. Une œuvre qui a vu le jour au cinéma à deux reprises : la première fois en 1910 par Albert Capellani, l’autre en 1923 par Édouard-Émile Violet.
Une seconde adaptation longtemps introuvable jusqu’à ce qu’une copie d’époque presque complète, en version teintée, ainsi que quelques bobines, soient récemment découvertes au EYE Filmmuseum au Pays-Bas. Le Voile du Bonheur de 1923 va donc « revivre, après numérisation et restauration par le CNC, sur les écrans, cent ans après sa première séance », souligne le co-commissaire de l’exposition Éric Le Roy, chef du Service Accès, valorisation et enrichissement des collections du CNC.
« Clemenceau et le Cinéma » s’est donc créé autour de ce film retrouvé, mais se concentre également sur les grandes étapes de la vie de Georges Clemenceau. Le parcours de l’exposition se clôture sur les acteurs qui l’ont incarné à l’écran, tels que Jean Gabin dans Le Président (1961) d’Henri Verneuil ou Raymond Queneau dans Landru (1963) de Claude Chabrol, puis Raoul Curet et Bernard Lavalette dans la série Les Brigades du Tigre (1974-1983), sans oublier Didier Bezace dans Clemenceau (2012) d’Olivier Guignard et prochainement Pierre Arditi dans Clemenceau, la force d’aimer (2023) de Lorraine Lévy.
Depuis l’inauguration de l’exposition, plusieurs conférences ont été organisées. La prochaine dédiée aux « Films d'art et ciné-palaces : un premier cinéma d'auteurs avant 1914 ? » se tiendra le 25 janvier 2024 par Alain Carou, chercheur en histoire du cinéma.
