Réalisée en 1931,cette oeuvre méconnue est emblématique à plus d’un titre de l’époque qui l’a vue naître tout en rencontrant des échos contemporains. Emblématique du courant pacifiste qui traverse l’entre-deux-guerres européenne, elle est porteuse des aspirations de communication et de fraternité entre les peuples de toute une génération. Elle témoigne aussi de l’innovation technologique qui bouleverse l’écriture cinématographique en ce début des années 1930 : le son. Loin de laisser aux dialogues la conduite du récit, Trivas confie à Hanns Eisler (qui signa plus de vingt ans plus tard la partition de Nuit et brouillard) la composition d’une bande musicale qui porte la dramaturgie en prenant à son compte l’évolution psychologique du groupe de personnages et en créant un environnement sonore qui rend la guerre palpable tout au long du film. Cet exploit n’avait pas échappé aux premiers spectateurs et il nous permet aujourd’hui de mesurer les bouleversements qu’apportent les mutations technologiques à l’art cinématographique. C’est donc une oeuvre attachante que les spectateurs cannois pourront découvrir accompagnée d’une nouvelle restauration de la bande son.
Les Archives françaises du film du CNC seront également présentes lors de la cérémonie d’ouverture du festival puisqu’elles ont techniquement contribué à la restauration de la copie coloriée au pinceau du Voyage dans la lune de Georges Mélies qui aura les honneurs des premières minutes du Festival.
photo : No man’s land de Victor Trivas. © DR CNC-AFF.
Les Archives françaises du film du CNC au festival de Cannes
06 mai 2011