Chaque année, la petite bourgade de Marcigny (Saône-et-Loire) et ses quelque 1700 habitants accueillent les cinéphiles de la France entière pour une grande célébration du cinéma de patrimoine. Pour son 51e anniversaire, la Rencontre cinéma de Marcigny, organisée du 28 octobre au 1er novembre sous la supervision de l'association Marcynéma, se décline en cinq thématiques. La première soirée sera dédiée aux « Stars françaises du cinéma muet » avec la diffusion du long métrage El Dorado (1921) de Marcel L'Herbier. La comédienne Eve Francis y prête ses traits à Sibilla, une danseuse de cabaret andalouse rongée par la solitude et le mal-être. Les spectateurs pourront ensuite en apprendre plus sur la magnétique Musidora grâce au court métrage Jeunes filles d’hier et d’aujourd’hui (1915) de Louis Feuillade et au documentaire Musidora, la dixième muse signé Patrick Cazals. Jeanne de Balzac sera à l'honneur en fin de soirée avec la projection en ciné-concert du Salammbô de Pierre Marodon. Le lendemain, le festival mettra en lumière plusieurs comédies dramatiques réalisées dans un contexte de Guerre Froide, comme Signes particuliers : néant (1964) de Jerzy Skolimowski et Trains étroitement surveillés (1966) de Ji?í Menzel.
Le plus ancien festival de cinéma en milieu rural fera un détour dans le monde du film noir asiatique le 30 octobre en diffusant La Jeunesse de la bête (1963) de Seijun Suzuki, dans lequel un détective infiltré s'efforce de détruire un gang de yakuza de l'intérieur, et l'incontournable Memories of Murder (2003) de Bong Joon-ho. Afin de fêter les 70 ans de la revue Positif, la soirée sera consacrée à la projection d'une version restaurée du Privé (1973) de Bob Altman, chef d'œuvre du néo-noir hollywoodien qui marque l'un des derniers grands rôles de Sterling Hayden. La Rencontre cinéma de Marcigny se clôturera avec un hommage à la cinéaste japonaise Kinuyo Tanaka et un cycle « Les jeux de l'amour » pour revisiter les marivaudages chez Lubitsch (Le Lieutenant souriant, 1931) et Nichols (Ce plaisir qu'on dit charnel, 1971).
