Les innovations à venir dans les salles de cinéma

Les innovations à venir dans les salles de cinéma

Salle de cinéma 2
DR

Des écrans LED aux expériences immersives en passant par des écrans « dernière génération », de nombreuses innovations, déjà expérimentées ailleurs, pourraient un jour être accessibles dans un grand nombre de salles obscures françaises. Richard Patry, le président de la Fédération Nationale des Cinémas Français - dont le congrès annuel se tient du 24 au 27 septembre 2018 – revient pour le CNC sur quatre nouveautés.


C'est à Deauville que se retrouvent, du 24 au 27 septembre, les exploitants de salles de cinéma pour l'édition 2018 du congrès FNCF (Fédération Nationale des Cinémas Français). Avant ce grand rendez-vous accueillant également des distributeurs et fournisseurs, Richard Patry, le président de la FNCF, est revenu pour le CNC sur l'avenir, dans les salles en France, de quatre innovations. Un sujet qui passionne celui qui est également PDG de la société Noé et président de la Chambre syndicale des Cinémas de Normandie.

L'essor des écrans LED

Les systèmes de projection traditionnels vont-ils disparaître ? L'écran LED a en effet fait son apparition en Thaïlande, Corée du Sud et même en Suisse. Zurich accueille ainsi depuis mars 2018 la première salle européenne équipée de cette nouvelle technologie, compatible 3D, qui permet de visionner les films avec une meilleure gamme de couleurs et une luminosité supérieure à celle des projecteurs de cinéma. Une révolution qui "impressionne" Richard Patry, non pas par sa technologie "bien connue du téléphone portable jusqu'aux panneaux publicitaires" mais par "les implications qu’une telle innovation aurait dans les salles de cinéma". "Ces écrans permettent des modifications très importantes dans l’architecture même des salles, en faisant disparaître le faisceau de projection. Si ce concept se généralise il révolutionnera nos salles", affirme le président de la FNCF.

La réalité virtuelle au service des cinémas

Grâce à un simple casque de réalité virtuelle, le spectateur peut désormais se retrouver totalement immergé au cœur de l'action, et même devenir acteur de l'œuvre qu'il regarde. Une technologie qui bouleverse la salle de cinéma traditionnelle. Misant sur cette narration immersive, le groupe MK2 a ainsi ouvert il y a deux ans la première salle parisienne dédiée à la réalité virtuelle. Mais pas de quoi, pour autant, faire de l’ombre au cinéma traditionnel pour le président de la FNCF. "La VR est un autre usage de l’image et de son accès. On est très loin de l’émotion collective et partagée lors d’une projection collective, lors du spectacle cinématographique. Donc c’est complémentaire du cinéma mais cela ne le remplace pas", affirme Richard Patry.

Les premiers films interactifs

C'est en 2016 qu'a été dévoilé, notamment lors du Festival du Film Fantastique de Neuchâtel et à la Gaîté Lyrique parisienne, le premier film interactif moderne. Avec Late Shift, réalisé par Tobias Weber, Michael Robert Johnson et Kurban Kassam, le public présent dans la salle a une vraie influence sur le déroulé de l'intrigue de ce film mettant en scène un brillant étudiant, accusé d'avoir participé à un cambriolage, qui tente de prouver son innocence. Via leur smartphone, les spectateurs peuvent ainsi voter pour prendre des décisions à la place du héros. Une expérience participative, avec sept fins possibles, qui ne devrait pas pour autant devenir un rendez-vous régulier dans les cinémas. "Tout est toujours ouvert mais j’ai l’impression que de tels dispositifs sont difficilement reproductibles. En tout cas c’est le rêve de beaucoup d’auteurs….et de spectateurs !", confie le président de la FNCF.

L'apparition du cinéma à 270 degrés

Depuis l'été 2018, deux salles parisiennes de Pathé Gaumont proposent la technologie Screen X, permettant, grâce à trois écrans, d'étendre l'image sur les murs  latéraux. Un dispositif qui permet de profiter ainsi d'une projection panoramique immersive à 270 degrés. Pour accentuer encore cette expérience, l'une des salles est également équipée de la technologie 4DX offrant des effets spéciaux (mouvements, fumée...) synchronisés avec l'action projetée à l'écran. Des technologies qui permettent "d'enrichir le spectacle cinématographique" pour le président de la FNCF. Mais leur développement dans d’autres salles françaises dépendra, selon lui, du prix et de la demande du public. "C’est aux entreprises d’expérimenter les innovations et au public de déterminer par sa présence ou non celles qui sont les plus à même de perdurer", ajoute Richard Patry. "Il faut que le prix, l’usage et la demande soient réunis. Les innovations qui l’emporteront seront celles qui permettront de conserver l’ADN de la salle de cinéma (le spectacle collectif dans le noir) en modernisant son approche", conclut le président de la FNCF.
 

PriX de la salle innovante

Le congrès de la FNCF, à destination des professionnels du septième art, est l'occasion pour le CNC de remettre le Prix de la salle innovante. Inaugurée en 2016, cette récompense vise à "favoriser l’émergence de nouvelles pratiques et à inciter à l’innovation des salles de cinéma" en mettant en avant "les initiatives qui inventent une nouvelle manière d’exploiter la salle, que ce soit à travers l’architecture, les nouvelles technologies, la programmation ou encore l’animation".