Cinéma Arcadia récompensé pour son architecture
Ouvert en 2018, en association avec l’Intercommunalité Riom Limagne et Volcans, le Cinéma Arcadia a été primé pour son architecture utilisant des matériaux auvergnats. « Plus de 80% des entreprises du chantier étaient de la région. Nous avons également utilisé des matériaux nobles tels que la Pierre de Volvic, d’origine volcanique. Nous avons par exemple concassé une partie de cette pierre composant un mur d’enceinte du couvent, qui a été percé pour créer une ouverture sur le jardin, pour construire un mur annexe du cinéma », souligne Frédéric Emile, le gérant du cinéma, qui précise que la pouzzolane, une autre pierre volcanique, a également été utilisée.
Imaginé par l’architecte Jeremy Griffon (Tracks Architectes), l’édifice a également été réalisé en suivant une démarche écologique et environnementale : certains matériaux de construction ont été recyclés, l’empreinte énergétique a été limitée avec le choix de projecteurs lasers moins énergivores que les numériques, les nuisances lumineuses (et sonores) ont été réduites pour le voisinage.
Autre élément entrant en jeu dans le choix du jury de la salle innovante : le style épuré, entre moderne et classique, de ce cinéma construit sur le site d’un ancien couvent. Pour garder une cohésion avec ce bâtiment âgé de plusieurs siècles, de grandes arches ont été installées sur certains murs du cinéma. « Nous voulions une réponse moderne au couvent qui est en face de nous. Nous souhaitions également avoir un bâtiment lumineux donnant sur le jardin. Cet espace de verdure est rare dans un cinéma : nous voulions qu’il transpire dans l’établissement avant que les spectateurs entrent dans les salles plus tamisées ».
Ce cinéma est intégré dans le projet des Jardins de la culture, réunissant dans un même lieu une médiathèque ou encore une école d’art. Ce dernier ambitionne de « rassembler le bassin de population du nord du département » et de permettre aux Riomois de se réapproprier un lieu historique.
Deux mois après son ouverture, ce cinéma de 3 salles, avec une programmation entre films d’auteur et œuvres grand public, comptabilisait 20 000 entrées au total.
Le Circuit Cineco primé pour son application
Deuxième lauréat ex-aequo du Grand Prix CNC de la salle innovante, le Circuit itinérant Cinéco (Saint-Germain de Calberte) organise plus de 1 000 séances par an dans les Cévennes. Il a été primé pour le développement d’une application simplifiant sa gestion.
« Nous avons 7 salariés dans tout le département qui ne se voient jamais ainsi que près de 80 bénévoles. Chaque personne avait ses propres documents pas toujours actualisés », explique Vincent Kopf, le directeur de Cinéco. Cette application facilite toute la chaîne, de la programmation à l’organisation des projections. Elle permet notamment aux techniciens chargés d’installer les projecteurs de vérifier la présence du bon KDM (fichier numérique fourni par un distributeur qui permet de lire la copie du film). « Avant, il fallait faire confiance à la personne précédente qui devait charger le KDM. Certains opérateurs démarraient le projecteur avant de partir pour faire ces vérifications, ce qui représentait 45 minutes de travail ».
Cet outil conçu en collaboration avec deux développeurs indépendants, représente plus de 4 ans de travail et un important investissement financier (près de 40 000 euros). Cette application devrait faire économiser à l’association plusieurs milliers d’euros par an de frais de gestion. « Ce prix est une reconnaissance de la profession. Il valorise toutes ces années de travail et va être un levier pour faire adhérer à ce projet », souligne Vincent Kopf qui a su convaincre le Conseil d’Administration, les salariés et bénévoles (certains étaient réticents à changer leurs habitudes) en un an et demi.
Une deuxième version de cet outil, qui permettra d’automatiser de nouvelles tâches, est en phase de test. Les projecteurs seront désormais équipés de routeurs 4G qui iront automatiquement chercher les KDM sur le site du CNC. Un dispositif pour la billetterie sera installé afin d’éviter les erreurs de caisse et permettre aux responsables de consulter celle-ci en temps réel. « En 1 000 séances, nous avions environ 350 erreurs. Le logiciel n’imprimera pas les billets, mais grâce à lui, nous pourrons déterminer la cohérence entre le nombre de billets vendus et l’argent récolté ».
A terme, Cinéco pourrait proposer cette application à d’autres réseaux itinérants qui font face aux mêmes difficultés organisationnelles. « Nous voulons que l’application serve. Nous réfléchissons à un abonnement mensuel avec une hotline afin d’offrir une aide pour les personnes qui sont perdues et recevoir également les suggestions. L’argent récolté permettra de développer d’autres versions prenant en compte ces conseils », conclut le directeur de ce réseau lancé en 1983 pour offrir « une programmation curieuse et pointue » dans un paysage cinématographique disséminé.
