Le titre du concours est clair : chercher à mieux manger au cinéma. Mais quel est le constat de départ ?
Tout le monde a envie de manger des sucreries au cinéma. Des bonbons, des chocolats ou autres. Mais il y a des alternatives possibles, et c’est dommage qu’elles ne soient ni proposées ni développées. Quelque chose de mieux pour la planète, mais aussi de gourmand et de sympa à grignoter. Je crois que, petit à petit, il faut réussir à faire évoluer les habitudes alimentaires des spectateurs...
Plus de pop-corn alors ?
Typiquement, le produit n’est pas mauvais en soi. Mais on ne sait pas toujours d’où il vient. Dans l’idéal, il faudrait pouvoir proposer aux spectateurs un pop-corn plus éthique, avec du maïs produit en France. Tout ça, c’est quelque chose de faisable. Mieux manger au ciné, ce serait mieux pour tout le monde.
D’où cette opération lancée par l’association Manger mieux au cinéma. Comment se déroule ce concours ?
Il y a eu entre 90 et 100 participants au total. Ensuite, une présélection, et lundi prochain, on va faire les dégustations pour désigner les lauréats du concours avant la remise des prix, mardi. Je ne sais pas exactement qui participe, parce que c’est plus intéressant de faire ces dégustations à l’aveugle ! Je suis très curieuse de découvrir les propositions des candidats.
Qu’est-ce qu’on peut imaginer alors comme substitut au popcorn et aux bonbons ?
C’est ce qui sera amusant justement. Je pense à un muesli sous forme de pépite, qui soit facile à grignoter. On peut imaginer de petites cornes de gazelle ou des financiers sous la forme de petites billes rondes... Des snacks sains et pratiques pour la salle de ciné en fait. Là est toute la complexité du sujet : il y a beaucoup de contraintes dans le fait de manger au cinéma. Par exemple, il n’est pas question de faire du chaud, à cause des odeurs !
Sur quels critères allez-vous juger les candidats ?
Le premier, ce sera le goût. Je suis gourmande avant tout. Il faut que ce soit bon pour la santé, mais il faut que ce soit bon surtout. Ensuite la praticité, en respectant le cahier des charges du cinéma, c’est-à-dire quelque chose qui ne fait pas trop de bruit quand on le mange, qui ne tache pas, qui ne fait pas de salissures, pour qu’on puisse facilement nettoyer la salle après chaque séance. Mais c’est aussi ce qui est amusant et stimulant dans ce concours : travailler autour de ces contraintes !
Mais renoncer à manger des friandises devant un gros blockbuster, est-ce que ce n’est pas se priver d’un plaisir coupable ?
C’est aussi pour ça que je suis là. Je suis très curieuse de voir les alternatives qu’on pourra nous proposer, car je suis moi-même très cliente du « plaisir coupable » Haribo, en regardant un grand film d’action ! Si la proposition qu’on nous fait, ce sont des radis crus à boulotter à la place des fraises Tagada, ça ne va pas le faire ! (Rires.) On n’a pas envie de ça au ciné. Ni de bâtonnets de carottes... Il ne faut pas tomber dans ce piège. Mieux manger au cinéma, ça ne veut pas dire manger des carottes crues à la place du pop-corn. Ce serait trop drastique et radical. Mais de petits biscuits gourmands, produits en France, avec des produits locaux et bios, c’est quand même mieux que des bonbons aux ingrédients moins sains. Ainsi, de cette manière, je suis persuadée qu’on peut arriver à faire bouger les habitudes des gens.