C’est l’un des plus grands cinéastes italiens du XXème qui vient de s’éteindre des suites d’une longue maladie. Assistant de Pier Paolo Pasolini à ses débuts, coscénariste d’Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone, réalisateur acclamé au cours des années 70-80, Bernardo Bertolucci a incarné la magnificence et la diversité du cinéma transalpin.
Sa carrière personnelle prend une véritable envergure à partir de 1970 et la sortie du Conformiste, film incroyablement troublant sur l’adhésion d’un homme brisé au fascisme qui offre à Jean-Louis Trintignant l’un de ses plus beaux rôles. Deux ans plus tard, Le dernier tango à Paris, son sixième long métrage, est à l’origine d’un scandale dont on parle encore aujourd’hui : taxé de pornographique, interdit dans plusieurs pays, entaché par le traitement infligé à Maria Schneider (qui fit ultérieurement part de sa souffrance endurée sur le tournage), cette histoire d’amour cruelle et sadique vaudra à Bertolucci une réputation sulfureuse, entretenue par ses films suivants, l’ambitieux 1900 et le controversé La Luna. Il faudra au « maestro » quinze ans pour changer son statut d’artiste provocateur et maudit.
En 1987, le succès international du Dernier Empereur, fresque couronnée de neuf Oscars (dont ceux, prestigieux, du Meilleur Film et du Meilleur Réalisateur), l’installe définitivement au Panthéon des plus grands réalisateurs internationaux. Il n’a ensuite plus jamais tutoyé les sommets, le Festival de Cannes lui décernant toutefois une Palme d’Honneur en 2011. Ciao maestro.
