Ici, les tableaux impressionnistes et les extraits de films (Partie de campagne, La Règle du jeu, Le Déjeuner sur l’herbe…) cohabitent, se répondent mais ne cherchent pas forcément à vanter leurs ressemblances. Au cours de sa longue carrière de cinéaste, Jean Renoir prendra parfois ses distances avec la figure paternelle pour mieux s’y replonger par la suite. Si le père est silencieux (il est mort au temps du muet), la parole du fils, via différentes archives, accompagne le parcours. Le point culminant de cette harmonie aussi parfaite que souterraine se retrouve tout entier dans Le Déjeuner sur l’herbe, l’un des derniers longs métrages de Jean Renoir en 1959, où la maison familiale du sud de la France gorgée de vent, de soleil et d’eau, sert de décor à une fiction impressionniste et renvoie directement aux tableaux de l’illustre aîné. Sylvie Patry, commissaire de cette exposition du musée d’Orsay - elle est également la directrice de la conservation et des collections de l’établissement -, nous en explique ici la genèse et la conception.
Renoir père et fils, peinture et cinéma. Jusqu’au 27 janvier 2019 au Musée d’Orsay de Paris.