Depuis l’origine, avec Du Voyage dans la lune de Georges Méliès à Valérian et la Cité des mille planètes de Luc Besson, le cinéma est l’art de l’illusion. Les effets spéciaux accompagnent et révolutionnent le cinéma.
De l’effacement de câbles, à l’incrustation de décors grâce aux fonds verts, jusqu’à la création intégrale d’univers, les effets visuels sont aujourd’hui devenus stratégiques dans le processus de création. Pour autant, les techniques et technologies employées restent assez méconnues. L’exposition est une invitation à la découverte de l’art, des techniques et des innovations déployés en la matière par l’industrie cinématographique et audiovisuelle.
À travers de nombreux extraits de films soigneusement sélectionnés, l’exposition revient sur l’histoire des effets spéciaux, les techniques et innovations existantes, quels sont les métiers et les compétences. Elle permet d’appréhender de quelle manière ces trucages sont pensés et intégrés dans le processus de fabrication d’un film, et démontre combien l’art et la technologie se nourrissent mutuellement pour donner vie à de nouvelles créations. Pédagogique, ludique et visuellement spectaculaire, grâce à une scénographie immersive, l’exposition propose un parcours en quatre lieux qui illustrent quatre étapes de la chaine de production audiovisuelle. Avec un design propre à chaque univers, l’exposition présente un bureau de reproduction, un plateau de tournage, un studio de post- production et une salle de cinéma.
effets spéciaux - crevez l'écran !
Une coproduction du CNC et d’Universcience
Du 17 octobre 2017 au 19 août 2018
Cité des sciences et de l’industrie
Les effets spéciaux, qu’est-ce que c’est ?
Les effets spéciaux sont des techniques utilisées au cinéma pour créer l’illusion d’actions et simuler des objets, des environnements, des personnages ou des phénomènes qui n’existent pas dans la réalité ou qui ne pourraient pas être filmés au moment du tournage. On parle aussi de trucages.
Popularisés par le cinéma fantastique de science-fiction et de catastrophe, les effets spéciaux font appel à différents procédés liés à l’image et au son : synthèse d’image 3D, traitement numérique, maquettes, animation image par image, pixilation, ralenti et accéléré, maquillage, bruitage, etc. Ils peuvent être réalisés pendant le tournage ou après (en postproduction), ou par la combinaison des deux.
Les cinéastes utilisent les effets spéciaux pour des besoins divers :
- Pour reproduire une atmosphère (pluie, chute de neige, brume, etc.);
- Pour créer une réalité visuelle à partir d’éléments imaginaires (monstres, extra-terrestres, soucoupes volantes, univers cosmique, etc.);
- Pour préserver l’intégrité des acteurs ou des décors (explosions, accidents, violences, catastrophe naturelle, scène d’action, etc.).
L’effet spécial doit paraître le plus réel possible. Son but est de s’effacer. Un film qui n’utiliserait que des effets spéciaux relèverait du « merveilleux » où tout est possible, comme dans les dessins animés par exemple, et perdrait en réalisme auprès des spectateurs.
Les effets spéciaux au service de la création
L’exposition « Effets Spéciaux : Crevez l’Écran ! » rejoint les objectifs du CNC : mieux faire connaitre les effets spéciaux. En février 2017, le CNC a lancé un plan pour la filière des effets spéciaux, afin de favoriser l’attractivité des entreprises françaises de VFX (Visual Effects).
Un dispositif inédit a été mis en place, portant le soutien du CNC à la filière de 6 à 9 M€. Par ailleurs, la réforme du crédit d’impôt international a permis à la France de faire un véritable bond d’attractivité, attirant de nombreuses productions étrangères : c’est le cas de Blade Runner 2049 de Denis Villeuneuve.
La création d’un dispositif d’aide automatique, couplé à la réforme du crédit d’impôt a permis une relocalisation à plus de 90% au cours du premier semestre tandis que les investissements doublaient, ce qui représente plus de 8 M€, selon des chiffres fournis par la Ficam. Et six films français ont déjà prévu de dépenser plus de 1 M€ dans les effets spéciaux : Santa & Cie d’Alain Chabat, qui sort le 6 décembre prochain, Gaston Lagaffe de Pierre Martin-Laval, Dans la brume de Daniel Roby, Le Chant du loup d’Antonin Baudry ou encore Taxi 5 de Franck Gastambide.
L’objectif de ce plan est de fairedu secteur des effets spéciaux une filière d’excellence, à l’instar de celle de l’animation.
Un secteur d’avenir pour la France
La France a de nombreux atouts pour devenir un leader incontesté dans le domaine des effets visuels. Elle dispose :
- de formations d’excellence comme ArtFX, Isart Digital, Supinfocom Rubika, ou encore l’Ecole des Gobelins.
- d’entreprises réputées dans le monde entier comme BUF, Technicolor-Mikros, McGuff.
- d’un tissu de PME extrêmement dynamique, avec des sociétés comme Autre Chose, ou Mathematic.
- des start-up extrêmement talentueuses auxquelles le meilleur de la production mondiale fait appel : par exemple au logiciel de simulation de foule «Golaem Crowd» de la société Golaem, à Rennes, utilisé sur la série Game of thrones. Ou encore à la solution Solidtrack de prévisualisation développé par SolidAnim et qui a été utilisé sur le dernier Star Wars (Rogue One).
