Voyage sur les traces de Tintin
Il y a 40 ans, le monde de la BD perdait l’un de ses illustres ambassadeurs : le dessinateur Hergé. Le CNC a puisé dans ses collections pour ébaucher un portrait du monde – et celui d’une époque – traversés par le reporter du Petit Vingtième. De quoi éclairer d’un nouveau jour les aventures du globetrotteur et de ses compagnons de route.
Innovations technologiques qui permettent de parcourir la planète – et même de la quitter pour l’espace –, explorateurs et aventurières, préjugés et événements de l’Histoire évoqués dans les albums d’Hergé sont mis en perspective grâce à des films d’actualités, des documentaires, des reportages ou encore des courts métrages de fiction. Une manière de recontextualiser une époque tout en revisitant les péripéties et découvertes du jeune Tintin.
Henry de Monfreid et Petra
Grand lecteur de romans et de récits d’aventures, Hergé s’inspire souvent de nouvelles vécues ou fictives. Pour cet album, il s’est en partie inspiré du récit autobiographique de Henry de Monfreid Les Secrets de la mer Rouge. Le film Terres Perdues permet de retrouver l’aventurier dans son refuge en Abyssinie. Des images rares.
« Terres perdues » (1933), de Monod-Herzen et G.-E., Lutèce Films
Henry de Monfreid vit retiré à Araoué, en Abyssinie. Pour atteindre ces terres reculées, au départ de Djibouti, un train parcourt trois cents kilomètres sur des hauts plateaux désertiques jusqu’au terminus, Diré-Daoua. Les voyageurs traversent ensuite une région d’élevage, arrivent à Harrar, où Monfreid les accueille dans sa propriété. Après avoir visité quelques villages, ils naviguent entre le golfe de Tadjoura, Obock et l’île Musha pour y pêcher des huîtres perlières. Ils se séparent sur le port de Djibouti.
« Petra : Parcours dans un dédale de gorges aux parois de grès rouge » (1938), de Hans Nieter
Des grottes apparaissent dans les falaises, lieu idéal d'observation. Édomites, Egyptiens, Grecs, Romains s'y sont succédés laissant des traces architecturales de leur séjour. Au fil des siècles, la ville connaîtra un abandon progressif par ses habitants, envahie par la végétation et les lauriers roses.