Voyage sur les traces de Tintin
Il y a 40 ans, le monde de la BD perdait l’un de ses illustres ambassadeurs : le dessinateur Hergé. Le CNC a puisé dans ses collections pour ébaucher un portrait du monde – et celui d’une époque – traversés par le reporter du Petit Vingtième. De quoi éclairer d’un nouveau jour les aventures du globetrotteur et de ses compagnons de route.
Innovations technologiques qui permettent de parcourir la planète – et même de la quitter pour l’espace –, explorateurs et aventurières, préjugés et événements de l’Histoire évoqués dans les albums d’Hergé sont mis en perspective grâce à des films d’actualités, des documentaires, des reportages ou encore des courts métrages de fiction. Une manière de recontextualiser une époque tout en revisitant les péripéties et découvertes du jeune Tintin.
Les fonds sous-marins
Fascinés par l’immensité des mers et des océans, les fonds sous-marins sont cinématographiés dès le début des années 1910. D’abord « reconstitués » en aquarium, notamment au Musée océanographique de Monaco ou dans le studio aménagé à cet effet chez Eclair à Epinay pour les tournages de la série Scientia. A partir de 1914, John Ernest Williamson développe des systèmes de prises de vues sous-marines donnant naissance à des films documentaires et de fiction comme Thirty Leagues under the Sea (1914). Vingt ans plus tard, Titans of deep s’inscrit dans cette veine.
Alors que Tintin revêt un scaphandre qui lui permet d’arpenter le fond de l’océan, la Direction des inventions, créée en 1915, travaille sur la réalisation d’un costume insubmersible. En pleine période de guerre sous-marine, ce dispositif doit notamment permettre aux marins de survivre à un naufrage. Ce costume est testé au Bois de Boulogne pour la caméra de la Section cinématographique.
« Titans of the deep » (1938), de Otis Barton et William Beebe, Grand National Pictures
Dirigée par le docteur William Beebe et filmée par Otis Barton, une équipe de scientifiques découvre la faune sous-marine à trois mille pieds de profondeur dans les eaux des Bermudes. Grâce à une bathysphère, véhicule d'exploration maritime dirigé depuis la surface par un câble, l’équipage va rencontrer quelques créatures sous-marines, comme un requin-tigre, un poulpe, une raie géante ou encore un homard. Alors qu’ils assisteront à l’harmonie de cet écosystème marin, ils devront également faire face à ses dangers. Attaquée par un aigle des mers, l'une des scientifiques est obligée de sauter dans l'eau infestée de requins, avant d'être secourue par Otis Barton. A la fin de l'aventure, un requin approche de trop près Otis Barton et dévore sa caméra sur trépied...
« Costume insubmersible », (1917) de La Section de Cinématographie Technique de la Direction des Inventions
Installés dans une barque, les membres de la Commission supérieur de la Direction des Inventions observent avec attention et amusement un homme en train de tester l'efficacité d'un costume insubmersible dans un étang. Soumis à l'autorité militaire, ce vêtement doit permettre aux soldats de traverser un cours d'eau et d'en sortir sec.