Wim Wenders, Prix Lumière 2023

Wim Wenders, Prix Lumière 2023

20 juillet 2023
Cinéma
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Le « cinéaste de l’errance » Wim Wenders sera récompensé pour l’ensemble de sa carrière lors de la 15ème édition du festival Lumière.


Succédant à Tim Burton, Jane Campion ou encore à Jean-Pierre et Luc Darenne, Wim Wenders recevra le Prix Lumière le 20 octobre 2023 lors de la 15ème édition du festival lyonnais. Ayant réuni 180 000 festivaliers en 2022, ce rendez-vous d’automne créé par Thierry Frémaux célèbre « une personnalité pour l’ensemble de son œuvre et le lien qu’elle entretient avec l’histoire du cinéma ». Du 14 au 22 octobre prochains, cet événement rendra hommage à ce cinéaste voyageur, réalisateur, producteur, scénariste, photographe et professeur allemand.

De l’Allemagne à l’international

En 1967, l’artiste aux milles vies fonde une partie de sa culture cinéphile à la Cinémathèque française au cours d’une année passée à Paris. Puis il abandonne ses études de médecine et de philosophie pour l'Ecole supérieure du cinéma et de la télévision à Munich. En parallèle, il écrit des critiques de films pour le journal Süddeuttsche Zeitung et la revue Kritik. C’est avec son film de fin d’étude Un Eté dans la ville en 1970 qu’il passe derrière la caméra pour la première fois.

Peu de temps après, le réalisateur se révèle en réinventant le road movie dans une trilogie composée d’Alice dans les villes (1974), Faux Mouvement (1975) et Au Fil du temps (1976). Révélant son goût pour les personnages en marge, l'errance et le voyage insolite, le dernier film de la trilogie lui vaut le prix de la critique internationale à Cannes en 1976. Avec le voyage comme thème de prédilection, Wim Wenders façonne son intrigue principale et ses décors à l’aide des photos de repérage qu’il prend partout dans le monde. Pour Paris, Texas, film qui lui vaut la Palme d’or à Cannes en 1982, le cinéaste parcours l’Ouest américain à la recherche de paysages captivants. Ces nombreux voyages lui offrent l’opportunité de collaborer avec des producteurs du monde entier. Le réalisateur autrichien Peter Handke avec L'Angoisse du gardien de but au moment du penalty (1972), le cinéaste espagnol Bernardo Fernández avec La Lettre écarlate (1973), le réalisateur français Anatole Dauman avec Les Ailes du désir (1987), prix de la mise en scène à Cannes la même année, l’Australie avec Jusqu’au bout du monde (1991) ou encore le cinéaste portugais Paulo Branco avec Lisbonne Story (1994).

Cinéaste polymorphe

Toujours à la recherche de nouvelles expériences, Wim Wenders ne cesse de se réinventer. Des formats longs (Hammett, 1982) aux formats courts (Lumière et Compagnie, 1995) en passant par le théâtre (Par les villages, 1981), le cinéaste explore un large éventail de thématiques à travers ses œuvres. En tant que figure de proue du renouveau du cinéma allemand dans les années 1970-1980, Wim Wenders place la critique sociale au cœur de son travail et consacre une partie de sa carrière au cinéma du réel. A travers le documentaire, il capture la réalité et met en lumière des personnalités qui l’ont inspiré. Nicholas Ray (Nick's Movie, 1980), Yasujir? Ozu (Tokyo-Ga, 1985), Pina Bausch (Pina, 2011, prix du cinéma européen pour le meilleur film documentaire en 2011 et Oscar du meilleur film documentaire en 2012) ou encore Sebastião Salgado (Le Sel de la Terre, 2014, César et Oscar du meilleur film documentaire en 2015).

Riche d’une carrière de plus de 60 films, le cinéaste est récompensé par des prix du monde entier qui célèbrent sa contribution significative à l’histoire du cinéma. En Allemagne (Grand Officier de l'Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne en 2006), en France (Commandeur des Arts et des Lettres en 1993) ou encore au Japon (Officier du Praemium Impérial en 2022).