L’e-sport deviendra-t-il un jour une discipline olympique ? De nombreuses voix, aussi bien du côté du sport que des jeux vidéo, se posent la question. Si les dernières interactions entre les deux domaines commençaient à faire pencher la balance vers le oui, les récentes déclarations de Thomas Bach, le président du Comité International Olympique, changent la donne.
Dans un entretien accordé à l’agence de presse AP (Associated Press), il a ainsi confié samedi, en marge des Jeux asiatiques : «Nous ne pouvons pas avoir dans le programme olympique un jeu qui promeut la violence ou la discrimination comme les «killer games » (il fait référence ici aux jeux dans lesquels il faut abattre des ennemis ndlr). De notre point de vue, ils sont en contradiction avec les valeurs olympiques et ne peuvent donc pas être acceptés aux JO. (…) Bien sûr, chaque sport de combat a ses origines dans des affrontements réels entre personnes. Mais le sport en est l’expression civilisée. Si vous avez des e-games où le but est de tuer des gens, ce n’est pas compatible avec nos valeurs.»
Un avis qui tranche avec la situation de l’événement dans lequel il s’exprimait. Pour la première fois, les Jeux asiatiques accueillaient en effet cette année, en marge des épreuves, une compétition d’e-sport en tant que « sport de démonstration ». Six jeux différents - conquête du territoire avec League of Legends, Starcraft II et Arena of Valor, jeux de cartes (Clash Royale et Herthstone) et football (Pro Evolution Soccer) - ont été mis à l’honneur lors de cet événement. Des titres non-violents qui sont en lice pour faire partie, en 2022, du programme officiel des Jeux asiatiques.
En France, la question de l’e-sport aux Jeux Olympiques fait l’objet d’une réflexion. «On doit se pencher dessus parce qu'on ne peut pas l'ignorer et dire «ce n'est pas nous, ce n'est pas compatible avec les Jeux Olympiques ». Les jeunes s'intéressent à l'e-sport et ce genre de choses. Donc oui, faisons de même, rencontrons ses représentants, voyons si l'on peut établir des liens ou pas. Je ne veux pas dire non tout de suite », confiait ainsi Tony Estanguet, le coprésident du comité Paris 2024, en août 2017 à AP.