Imaginez un personnage de jeu vidéo intelligent, capable de réagir « instinctivement » en fonction de ce que vous lui dites et non d’une trame rédigée par les scénaristes. Cette situation pourrait bien définir le futur du jeu vidéo, comme l’a laissé entendre le président de Sony, Kenichiro Yoshida, lors d’une interview en mai dernier. En dévoilant la collaboration entre Sony AI et Playstation, le PDG du groupe japonais a déclaré qu’en « faisant appel à l’apprentissage par renforcement (apprentissage automatique grâce aux expériences précédentes), nous développons des IA qui peuvent être un ennemi du joueur ou un allié collaboratif. » Plusieurs développeurs ont déjà exploré ce filon, notamment Monolith Games avec son système de combat baptisé « Nemesis AI System ». Présente dans les jeux Middle Earth : Shadow of Mordor et perfectionnée dans son sequel Shadow of War, cette programmation des PNJ (Personnage non-joueur) leur permet de se remémorer l'issue des combats contre le joueur et de contextualiser leur prochaine apparition en conséquence.
Dans le même esprit, Watch Dogs : Legion permet au joueur d’interagir avec les passants londoniens et de créer des éléments narratifs personnalisés en fonction de ses actions spécifiques. Ainsi, un PNJ à qui on sauve la vie pourra convaincre un de ses amis de nous aider plus loin dans l’aventure. Ces avancées fascinantes posent cependant des questions sur la diversité des scénarios créés par les IA, eux-mêmes dépendants de l’hétérogénéité des équipes de développement.