Le cinéaste Alain Guiraudie est un iconoclaste. A travers son imposante filmographie, il s’amuse à détourner les formes, les genres, pour mieux bousculer le réel. Les titres de ses films dessinent presque à eux-seuls les contours d’un paysage mystérieux : Pas de repos pour les braves, Le Roi de l’évasion, L’inconnu du lac ou encore Rester vertical.
Alain Guiraudie se mue aujourd’hui en photographe. Il répond ainsi à une invitation du Fresnoy, Studio national des arts contemporains, qui lui a demandé d’investir des friches post-industrielles du Nord et de poser son regard sur ces lieux immenses et désertés pourtant témoins d’une vie ouvrière. Ce projet baptisé « Journée Blanche » réunit 14 photographies du cinéaste.
« Alain Guiraudie n’est pas un photographe socio-réaliste, expliquent les organisateurs de cette exposition. Il ne vient pas documenter la pauvreté de ce bassin ouvrier, mais à l’inverse en exalter la poésie, la profondeur d’âme, et même, parfois, la force mythologique ».
Fidèle à son style, ces clichés marient, en effet, humour, décalage et sensualité pour mieux « restituer l’humanité de ces régions ouvrières que plus personne, ou presque, ne peut voir. »
Dans le cadre de cette exposition, le cinéma L’Entrepôt programme plusieurs longs et courts métrages d’Alain Guiraudie, une bonne façon d’établir des correspondances entre ce travail photographique exceptionnel et l’œuvre singulière du cinéaste.
« Journée Blanche » , exposition de photographies et projections de longs et courts métrages signés Alain Guiraudie, au cinéma L’Entrepôt, 7, rue Francis de Pressensé, 75014 Paris