C'est par le biais du cinéma d'animation que Bertrand Mandico se frotte pour la première fois au monde du septième art. Ce passionné d'art plastique, qui a grandi entre Montauban et Toulouse, intègre le réputé CFT Gobelins dont il sort diplômé en 1993.
explique-t-il ainsi en février dernier à Télérama. C'est dans cet établissement qu'il prend goût au « cinéma d'animation expérimental, loin de la fabrication d'un monde miniature en pâte à modeler ». Il découvre ainsi des cinéastes et plasticiens tels que Walerian Borowczyk, Jan Svankmajer ou encore Youri Norstein, dont la technique de création avec du « papier à découper, de l'huile, des filtres, de la lumière », le bluffe.
Ces découvertes ont influencé le réalisateur, sans pour autant lui donner envie de poursuivre son chemin dans l'animation. «J'ai embarqué dans ce train en marche, comprenant aussi que l'animation n'était pas une fin en soi, mais juste un trucage, une façon de mettre en mouvement l'inerte. Et puis, très vite, j'ai désiré travailler avec des acteurs», précise-t-il à Télérama. «Quand j'étais aux Gobelins, c'était laborieux de faire du cinéma d'animation, alors il n'y avait que des passionnés et des fous qui y arrivaient », ajoute Bertrand Mandico en mars dernier, au site Manifesto XXI. Un entretien dans lequel il évoque également la naissance de son style si particulier. « J'ai travaillé sur l'image de synthèse et l'image 3D, qui commençait ; j'ai travaillé sur des caméras numériques et des caméras films, c'est là que j'ai appris toutes les techniques de surimpression, de trucages », explique-t-il ainsi en revenant sur « la poésie du trucage » trouvée en « mettant un plan à rebours ou en filmant à travers un miroir ».
Un univers surréaliste et inspiré
Bertrand Mandico débute sa carrière de réalisateur avec des courts et moyens métrages. Entre 1990 et 2016, il en tourne plus d'une vingtaine. Mais c'est avec son premier long métrage Les Garçons sauvages, produit par Ecce Films, qu'il sort véritablement de l'ombre. Cette œuvre, qui a bénéficié de l'avance sur recettes avant réalisation du CNC ainsi que de l'aide sélective à la distribution, est sélectionnée à la Semaine de la critique de la Mostra de Venise 2017. Ce film onirique et poétique suit, au début du 20ème siècle, cinq adolescents de bonne famille qui, après avoir commis un crime sauvage, embarquent pour une croisière répressive sur un voilier.
L'année 2018 marque son retour dans les salles obscures. Sa dernière réalisation, Ultra Pulpe, est l'un des trois courts métrages rassemblés dans le film Ultra Rêve qui sort le mercredi 15 août.
souligne le cinéaste dans un entretien accordé à Arte à l'occasion de la présentation d'Ultra Pulpe en séance spéciale lors du Festival de Cannes 2018. Un entretien dans lequel il en profite pour revenir sur sa manière de réaliser : « Je cadre toujours. J'ai besoin de tenir la caméra et poser le cadre. C'est le regard du cinéaste et c'est une manière de canaliser mon énergie car je bouillonne sur les tournages. Comme ça je n'ai personne entre moi et l'acteur, juste une caméra. Comme je n'enregistre pas le son, je peux parler aux comédiens. »
Ultra Rêve, Programme de 3 courts métrages en salles le 15 août
Produit par Ecce Films, Ultra Pulpe a bénéficié de l'aide avant réalisation du CNC ainsi que de l'aide à la musique de films.