Claire Simon, invitée d'honneur d'un 44e Festival International de Films de Femmes sous le signe de l'amour

Après une édition 2021 autour du thème de l'héritage, le Festival International de Films de Femmes se tourne vers l'amour. Ce thème intemporel se déclinera tout au long de cette édition qui se tiendra du 11 au 20 mars prochains. La soirée d'ouverture se déroulera à la Maison des Arts de Créteil, en la présence de la cinéaste Claire Simon (Le Village), venue discuter de son dernier long métrage, Vous ne désirez que moi. Porté par Swann Arlaud et Emmanuelle Devos, ce film explore la complexité des relations intimes du point du vue de l'amant de Marguerite Duras, Yann Andréa. Dans cette histoire où les dynamiques de pouvoir traditionnelles s'inversent, il se confie à une amie journaliste et rend compte d'une histoire d'amour et de souffrance. Afin d'approfondir ce sujet, un colloque sur la représentation des sentiments à l'écran se tiendra le jeudi 16 mars prochain. 

L'AFIFF rendra aussi hommage à l'écrivaine et cinéaste engagée Susan Sontag, chroniqueuse des années Sida et grande amoureuse du septième Art. Les festivaliers pourront également découvrir les revendications des réalisatrices chinoises, loin de l'image policée que renvoie le gouvernement de Xi Jinping. En marge de ces focus, les spectateurs pourront assister aux projections des compétitions officielles, de courts et longs métrages fictionnels ou documentaires. Dans ces catégories exclusivement féminines, on pourra découvrir de nombreux premiers films, notamment le road movie excentrique Bipolar de la Chinoise Queena Li - périple d’une jeune femme pour remettre « un homard multicolore magique » déifié par une secte dans son océan natal. Les films fantastiques seront aussi bien représentés dans la catégorie des longs métrages de fiction, avec la présence de la Sud-africaine Kelsey Eagna pour son film sur la propagation d'une toxine mortelle, Glasshouse. Le film de genre sera d'ailleurs à l'honneur dans le cadre de la programmation « Elles font genre », permettant de découvrir des pépites du cinéma de patrimoine, de l’esthétique sombre d'Ida Lupino à la virée de Kathryn Bigelow dans l'univers des vampires (Aux frontières de l’aube, 1987). Une mise en avant du cinéma de genre au féminin qui se poursuit avec une rétrospective intégrale consacrée à Lucile Hadžihalilovi? (Evolution, 2016).

Côté documentaire, la compétition des longs métrages sera notamment l’occasion de découvrir plusieurs projets et coproductions françaises. Entre autres, Alice + Barbara de Camille Holtz, filmant la relation entre deux sœurs vivant en Ardèche, sur plusieurs années, le documentaire franco-indien Toute une nuit sans savoir de Payal Kapadia, où une jeune Indienne écrit des lettres à son compagnon absent, ou encore As I Want de la cinéaste palestinienne Samaher Alqadi et Si pudiera desear algo de Dora García, traitant respectivement de manifestations féministes en Égypte et au Mexique. Enfin, la compétition courts métrages propose de nombreuses découvertes, du court métrage expérimental franco-algérien #31# (appel masqué) de Ghyzlène Boukaïla au projet d’animation Horacio de Caroline Cherrier dont le pitch absurde est le meurtre par Guillaume d’Horacio, parce que ce dernier « criait trop fort ».