Qu’est-ce qui vous a poussé à imaginer cette Dilili, vingt ans pile après Kirikou ?
Dilili à Paris est seulement mon troisième long métrage “orthodoxe”, vous savez (après Kirikou et la Sorcière et Azur et Asmar, ndlr). L’un des deux sujets de Dilili à Paris est la défense des femmes et des petites filles, il était donc logique de mettre en scène une héroïne.
Comment est née cette enfant kanake ?
J’ai d’abord voulu situer l’action à Paris, à la Belle Epoque. Puis, je me suis rendu compte que les gens étaient blanchâtres en ce temps-là. Allais-je faire un film où il n’y aurait que des blanchâtres ? (rires) J’aurais été déçu ainsi qu’une partie de mon public. Il fallait de la couleur, apportée par Dilili, une fillette métisse qui s’échappe d’un des villages indigènes reconstitués à l’époque dans les parcs publics. Si elle comprend et parle le français, c’est parce que j’ai découvert que l’anarchiste Louise Michel, déportée en Nouvelle Calédonie, avait appris, sur place, à lire et à écrire aux enfants. Dilili peut ainsi mener l’enquête sur des enlèvements de petites filles.
Comment avez-vous travaillé l’image de Paris, très présente dans le film ?
Comme la ville de Paris est belle, je ne l’ai pas refaite, je l’ai photographiée. Les personnages sont animés dans des décors en vues réelles. Tout ce que l’on voit existe.
En 2018, sept films d’animation ont été agréés en France, ce qui correspond à peu près à la moyenne depuis vingt ans. Est-ce un bon chiffre ?
C’est excellent ! Certains vous diront que c’est trop, que le marché ne peut pas les absorber. Moi, je suis partisan qu’il y en ait beaucoup car, sur le nombre, il y aura forcément un chef d’œuvre. Tant que les films ne sont pas faits, on ne peut pas dire qu’il y en a assez.
Quels films d’animation vous ont touché ces dernières années ?
Persépolis, plus que les autres. J’ai beaucoup aimé aussi Tout en haut du monde et je suis ravi que Rémi Chayé tourne son deuxième film.
Produit par Nord-Ouest Films, Dilili à Paris est distribué par Mars Films. Le long métrage de Michel Ocelot, avec les voix de Natalie Dessay, Prunelle Charles-Ambron, Enzo Ratsito a été coproduit par Studio O, Arte France Cinéma, Artemis Productions, Senator Film Produktion, Mars Films, Wild Bunch et Mac Guff. Présenté en 2018 au Festival International du Film d’Animation d’Annecy ainsi qu’au Festival du Film Francophone d’Angoulême, il a reçu l’Avance sur recettes avant réalisation du CNC.