Née en Iran, Hengameh Panahi part dans sa jeunesse étudier en Belgique et fait ses premiers pas dans l'industrie cinématographique en tant que directrice internationale du studio d'animation Graphoui, basé à Bruxelles. Signe précurseur d’un flair hors du commun, elle entre en contact dans les années 1980 avec John Lasseter et Tim Burton alors qu'ils débutent dans l’animation, et organise leur participation au festival d'animation Anima à Bruxelles.
Elle fonde Celluloid Dreams, société de production et de distribution de films qui opère également dans la vente internationale en 1985, puis la transfère à Paris en 1993. En 2007, Hengameh Panahi s'associe à Efe Çakarel pour lancer la plateforme de vidéo à la demande de cinéma indépendant The Auteurs, aujourd’hui connue sous le nom de Mubi.
En ayant su repérer des talents internationaux par la suite récompensés à Cannes, Berlin ou Venise, et lancer la carrière de dizaines de réalisateurs, Hengameh Panahi a été une pionnière dans la production et la vente de films. Parmi les premiers longs métrages accompagnés par Celluloid Dreams, on compte La Vie de Jésus de Bruno Dumont, Regarde la mer de François Ozon, Seul contre tous de Gaspar Noé, Sombre de Philippe Grandrieux, Persepolis de Marjane Satrapi et Jusqu'à la garde de Xavier Legrand.
Depuis sa création, la société d’Hengameh Panahi a vendu plus de 800 films, dont des œuvres de Jia Zhangke, Chantal Akerman, Todd Haynes, Laurent Cantet, Alexandre Sokourov, les frères Dardenne, Marco Bellocchio, Naomi Kawase, Fernando Trueba, ou Bertrand Bonello. Elle entretenait notamment des liens étroits avec Takeshi Kitano, Jacques Audiard, François Ozon et Jafar Panahi. C’est avec le film Aucun ours de ce dernier, lauréat du Grand Prix à la Mostra de Venise en 2022, qu’elle a signé l’un de ses derniers projets. La même année, Hengameh Panahi avait fait partie de la commission de sélection du film français présenté aux Oscars qui avait choisi Saint Omer d'Alice Diop. Elle laisse derrière elle un prestigieux héritage cinématographique, symbole de son affection pour le cinéma et ses auteurs.
