Faire découvrir le cinéma comme un art et la salle comme un lieu de pratique : Eugène Andréanszky en avait fait son crédo. Délégué général de l’association Les enfants de cinéma de 2000 à 2019, année où il a pris sa retraite, cet enseignant de formation a œuvré une grande partie de sa vie en faveur de l’éducation artistique au cinéma. La structure a ainsi accompagné la création en 1994 d’École et cinéma, le premier dispositif scolaire d’éducation aux images dont elle en a assuré la coordination nationale jusqu’en 2018. À sa tête, Eugène Andréanszky n’a eu de cesse d’accompagner les jeunes publics vers une découverte éclairée du septième art. « L’éducation au cinéma permet de mieux appréhender le monde […] Montrer le chemin des salles de cinéma aux enfants, c’est leur apprendre que ces lieux culturels sont ouverts à tous, et qu’ils sont des lieux de partage et d’échange », soulignait-il, en 2015, dans un entretien donné à La Lettre du CNC, à l’occasion des 20 ans de l’association.
Cette passion pour la transmission, Eugène Andréanszky s’employait déjà à la mettre en pratique dans son « premier métier » : celui d’exploitant de salles d’art et essai, un rôle qu’il a exercé pendant dix-sept ans. Eugène Andréanszky a commencé sa carrière dans l’exploitation en 1980 comme assistant puis directeur-programmateur du Club de Strasbourg, un des cinémas historiques de la ville, qui a depuis fermé ses portes. Au début des années 1990, il a dirigé et programmé plusieurs salles en Alsace et en région parisienne. « Découvrir en salles les films est une expérience unique à vivre et immensément riche, qu’aucune télévision, qu’aucun ordinateur ne pourront jamais remplacer », aimait-il à rappeler. Après un passage au Conseil général de Seine-et-Marne en tant que chargé de mission cinéma, il revient à ses premières amours de programmateur en prenant la tête de La Ferme du Buisson toujours en Seine-et-Marne à Noisiel. Un cinéma classé Art et Essai, labellisé Recherche & découverte, Jeune public et Patrimoine & répertoire. C’est à la suite de cette expérience qu’il a rejoint l’association Les enfants de cinéma en 2000.
Eugène Andréanszky s’était retiré de la vie professionnelle en 2019, mais n’avait pas abandonné pour autant son engagement en faveur de l’éducation artistique et culturelle. Il continuait à s’investir dans des actions d’éducation aux images. « Mon vœu le plus cher, serait qu’à l’école de la République de demain, chaque enfant, chaque année, de la maternelle à la terminale rencontre le cinéma comme art à aimer, à partager, à vivre aussi avec un enseignant – passeur, véritable pédagogue du cinéma !, confiait-il, déjà en 2012, interrogé par La Lettre d’information des pôles régionaux d’éducation artistique et de formation au cinéma et à l’audiovisuel. Avant de conclure : Car comprendre et aimer le cinéma c’est aussi comprendre et aimer mieux l’humanité ! ».