Originaire d’une famille du milieu du spectacle vivant, le metteur en scène et comédien Ferdinand Zecca débute sa carrière comme régisseur. En 1900, Charles Pathé l’embauche comme réalisateur après l’avoir rencontré lors de l’Exposition universelle de Paris, où il était chargé de l’installation du pavillon de la firme au Coq. Il devient l’un des cinéastes attitrés de la société Pathé frères où il effectue quasiment toute sa carrière professionnelle. Metteur en scène attentif aux innovations techniques, il aborde tous les genres et ne se cantonne pas à la comédie ou aux films à « trucs » et autres fééries, très en vogue au début du XXe siècle.
En 1901, Il tourne l’un des premiers péplums de l’histoire du cinéma, Quo Vadis, avant de s’essayer au drame social avec Histoire d’un crime, film pour lequel il innove en proposant l’allongement du métrage et en racontant l’histoire en plusieurs tableaux. Un choix qui rencontre le succès auprès du public. Également interprète, c’est lui que l’on retrouve juché sur la drôle de machine volante que l’on découvre dans la scène à « trucs » À la Conquête de l’air, qu’il réalise cette même année.
« Ferdinand Zecca peignait les décors, recrutait les artistes, développa des petits films de sa composition, porta à l’écran le fameux Muet mélomane en utilisant un synchronisme approximatif entre l’image et le son. Il était scénariste, auteur, acteur, metteur en scène, etc, écrivait à son propos son frère Louis Zecca Rollini (Manuscrit Les Trois Zecca, fonds Maurice Bessy, Fondation Jérôme Seydoux-Pathé).
Après un court passage chez Gaumont en 1903 à la suite d’une brouille passagère avec Charles Pathé, le cinéaste retourne l’année suivante chez son ancien employeur, qui le nomme directeur artistique. Il supervise alors le travail de réalisateurs nouvellement arrivés dans la maison tels que Gaston Velle ou Georges Hatot, ce qui rend parfois difficile aujourd’hui l’attribution et la paternité de certaines œuvres, l’un et l’autre ayant aussi travaillé pour Léon Gaumont.
À partir de 1908, afin de faire face à la concurrence et toucher un public plus large, la production cinématographique de Pathé frères se diversifie avec des films plus ambitieux, s’inspirant davantage de l’Histoire ou de la littérature. À partir de 1913, le nom de Zecca est désormais associé à celui de René Leprince avec qui il coréalise tous ses films jusqu’en 1919. Il est ensuite chargé du service Pathé-Baby où il est plus particulièrement responsable jusqu’en 1924 de la sélection des films à éditer dans ce format réduit.
Le CNC et la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé vous proposent de découvrir sur le site de la Fondation l’intégralité d’À la Conquête de l’air et de La Lutte pour la vie ou la vertu récompensée, lequel a été numérisé par la Cinémathèque française d’après une sauvegarde du négatif original complet (70 minutes) appartenant à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé.