Enseignante à Dakar au début de sa vie, elle fait une rencontre décisive en 1966 à l’issue du Festival mondial des arts nègres : celle du réalisateur Jean Rouch, qui lui donne un rôle dans Petit à Petit (1969). Dans la foulée, Safi Faye s'envole pour la France, étudie le cinéma à l'École Louis-Lumière et l’ethnologie à l'EHESS. Elle prend alors la caméra pour filmer son pays, le Sénégal, et mettre en lumière des personnages qui résistent au poids de l’histoire coloniale, de la corruption politique et du patriarcat. La cinéaste devient ainsi une pionnière, s’imposant comme l'une des premières femmes réalisatrices du continent africain. Parmi ses documentaires édifiants, Kaddu Beykat (Lettre paysanne, en 1975) Goob Na Nu (La Récolte est finie, en 1979) ou encore Les Âmes au soleil (1981), qui évoquent aussi bien le travail que la condition des femmes.
Son dernier long métrage, Mossane (en 1996), sa seule et unique œuvre de fiction, avait été présenté dans la section Un certain regard au Festival de Cannes. En 2018, elle fut aussi l’invitée d’honneur du CNC au festival de Cannes à l'occasion de la présentation de la restauration de son film Fad’jal, du nom de son village natal, dans la section Cannes Classic’s.
« J’ai choisi le monde rural, parce que je suis paysanne […]. J’ai voulu mettre l’accent sur ce monde qui seul peut sauver l’Afrique[…]. J’ai imposé que je suis paysanne, que je ne suis pas de la ville et qu’aucun Africain n’est de la ville. » avait déclaré Safi Faye lors de sa « Leçon de cinéma » au Festival du film de femmes de Créteil en 2009.
La réalisatrice sénégalaise Safi Faye s'est éteinte
28 février 2023
Cinéma
La cinéaste sénégalaise Safi Faye.
CNC
Figure emblématique du cinéma africain, elle fut l'une des premières femmes du continent à s'affirmer comme réalisatrice, notamment de documentaires.