Le Festival européen du film fantastique s'annonce plus horrifique que jamais, comme l'atteste l'ombre géante de Nosferatu, prête à engloutir la ville alsacienne sur l'affiche de cette 15e édition. À l'occasion du centenaire de ce chef-d’œuvre expressionniste, une projection en Cinémix du film de F.W Murnau a donné le coup d'envoi des célébrations le mercredi 21 septembre. Le festival débute officiellement le 23 septembre avec une cérémonie d'ouverture marquée par la projection de Diabolik des frères Antonio et Marco Manetti. Cette adaptation d'un célèbre fumetti (bande dessinée italienne) met en scène les desseins machiavéliques du voleur masqué et sa complice, dans un film de genre entre Fantômas et Bonnie and Clyde. La Compétition internationale est l'occasion de découvrir Flowing de Paolo Strippoli, un film de genre italien où la pluie transforme les êtres en assassins, et la coproduction franco-espagnole Piggy de Carlota Martínez-Pereda dans laquelle une jeune fille en surpoids hésite à dénoncer le kidnapping de ses harceleuses.
Du côté français, on note la présence de Nos Cérémonies de Simon Rieth, fable douce-amère sur le passage à l'âge adulte sélectionnée à la dernière Semaine de la critique. Les coproductions françaises sont aussi bien représentées dans la compétition animation avec les courts métrages Scale de Joseph Pierce et Hold me Tight, une expérience cannibale psychédélique signée Mélanie Robert-Tourneur. Cette édition est aussi l'occasion de revoir des classiques du cinéma d'épouvante comme Les Yeux sans Visage (1960) de Georges Franju, Nosferatu, Fantôme de la nuit (1979) de Werner Herzog, ou encore Fascination (1979) de Jean Rollin. Invité d'honneur du festival, le cinéaste français Christophe Gans vient y présenter la version restaurée du Pacte des Loups (2001), accompagnée de deux autres longs métrages en 35 mm : Crying Freeman (1995) et Silent Hill (2006). Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro se déplacent également à Strasbourg pour dévoiler la version restaurée de La Cité des enfants perdus (1995) et échanger sur la conception de son univers steampunk.