Explorer la richesse des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient en quatre jours : telle est la proposition du Festival Cinémas du Sud, organisé du 27 au 30 avril à l'Institut Lumière de Lyon. À l'occasion du 60e anniversaire des accords d'Évian, mettant un terme à sept ans de guerre et 132 ans de colonisation française, l'événement lyonnais célèbre tout particulièrement le cinéma algérien lors de cette 22e édition. Dans ce cadre, le festival recevra le cinéaste Djaffar Gacem pour son nouveau long métrage Heliopolis, qui revient sur les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata à la suite des manifestations indépendantistes du 8 mai 1945. Le réalisateur Omar Belkacemi fera quant à lui le déplacement pour présenter Rêve - un long métrage sur un jeune homme kabyle interné dans un asile psychiatrique en raison de son « look » et son comportement singuliers. L'hommage au cinéma algérien passera aussi par le film de patrimoine, comme en témoigne la projection de Chronique des années de braise (1975) de Mohammed Lakhdar-Hamina en clôture du festival.
Dans une séance contextualisée par le critique de cinéma Mouloud Mimoun, les spectateurs pourront découvrir une version restaurée de ce film-fleuve sur les causes de la Révolution Algérienne, lauréat de la Palme d'or au Festival de Cannes 1975. En marge de ce focus sur les productions algériennes, les cinéphiles pourront aussi découvrir des fictions irakiennes (Notre fleuve… notre ciel de Maysoon Pachachi), libanaises (Costa Brava, Lebanon de Mounia Akl) ou encore jordaniennes (Farha de Darin J. Sallam). L'ouverture du festival sera assurée par le film égyptien Souad d'Ayten Amin, en présence de sa productrice Dora Bouchoucha, également marraine de cette 22e édition. Un portrait édifiant de la jeunesse égyptienne qui s'attarde sur la figure de Souad, 19 ans, tiraillée entre ses aspirations et le conservatisme de son cercle familial.