Depuis 1951, les Prix Jean Vigo s’attachent à récompenser « l’indépendance d’esprit, la qualité et l'originalité » des cinéastes de court et long métrages. Cette année, les différents prix ont été remis par les comédiennes Agathe Bonitzer et Judith Godrèche, sur la décision d’un jury de professionnels de l’industrie du cinéma, dont le directeur de casting Stéphane Batut, la comédienne Julie Duclos, ou la journaliste Charlotte Garson.
Le Prix Jean Vigo du long métrage, attribué l’an dernier à Alice Diop pour Saint Omer, a été décerné à Dominique Marchais pour son documentaire La Rivière (Zadig Films). En salles depuis le 22 novembre, ce film écologique met en lumière ceux qui protègent la biodiversité des rivières endommagée par l’activité humaine. Julia Kowalski est de son côté la lauréate du prix Jean Vigo du court métrage pour J’ai vu le visage du diable (Venin Films), qui illustre au cœur d’une campagne polonaise les tourments intérieurs d’une jeune fille persuadée d’être possédée.
Le Vigo d'honneur 2023 a été attribué à Claire Simon, succédant ainsi à Jacques Nolot. Son travail, souvent autour de portraits de femmes, oscille entre documentaire, comme Premières Solitudes (Sophie Dulac Productions) ou le récent Notre corps (Madison Films), et fiction, avec Gare du Nord (Les Films d'ici) ou Vous ne désirez que moi (Les Films de l'Après-Midi).
Un hommage a été rendu à Sophie Fillières, cinéaste de la première promotion de la Fémis décédée en juillet dernier. Elle avait obtenu en 1992 le Prix Jean Vigo pour son court métrage Des filles et des chiens porté par Sandrine Kiberlain, présente lors de la cérémonie. Elle en avait ensuite été membre du jury pendant plus de dix ans. Réalisatrice à l’origine d’Un chat un chat (Pierre Grise Productions) ou de La Belle et la Belle (Christmas in July), elle avait récemment joué dans Anatomie d’une chute, Palme d’or de Justine Triet. Son septième et dernier film, Ma vie ma gueule, est en post-production.