L'Institut Jean-Vigo de Perpignan met un coup de projecteur sur des œuvres méconnues du patrimoine cinématographique. Avec « Les Oubliés du cinéma », l'institution occitane donne une nouvelle vie à des « objets rares, étranges ou étonnants », conservés par le CNC, l'Ecpad, Ciclic, Image'Est, Normandie Images, ainsi que les cinémathèques française, universitaire, de Toulouse, de Martigues, de Grenoble et de Saint-Étienne.
Le cycle débutera vendredi 16 juin avec la projection de L'Iconostase (Ikonostasut, 1969) de Todor Dinov et Christo Christov. Présenté par la Cinémathèque de Toulouse, ce film bulgare en noir et blanc, est une « une apologie de la liberté de création contre tout conformisme officiel (social, politique, religieux) ». Cette copie 35mm, tirée et sous-titrée par l'archive bulgare, fait un détour par Perpignan après avoir voyagé dans de nombreuses cinémathèques occidentales.
Le lendemain, les cinémathèques de Grenoble et Martigues présenteront une programmation intitulée « France Nord/Sud ». Cette séance sera composée du court métrage Monsieur Martin aura quarante ans demain (1988) de Christophe Jullien et du film-enquête Martigues 74 signé Paul Carpita, un long métrage capturant les changements qui agitent la ville provençale au début des années 1970. Le même jour, à 14h30, Ciclic proposera la séance « C'est aussi du cinéma », mettant en lumière des objets cinématographiques rares, comme Son Crime (1931) de Henry Thiery, un moyen métrage policier réalisé par un amateur cinéphile. Ce film d'une originalité indéniable, malgré son budget restreint, sera diffusé aux côtés de 14 films publicitaires d'Omer Boucquey et d'une bande-annonce des Dix commandements (1956) de Cecil B. DeMille. Une séance éclectique suivie d'une table-ronde sur « les mystères de la pellicule », en présence de Dominique Moustacchi (CNC), Francesca Bozzano (Cinémathèque de Toulouse) et Julien Avet (Institut Jean-Vigo).
Après un programme sur l'école buissonnière au cinéma, la soirée du 17 juin sera marquée par la projection en plein air de Typhon sur Nagasaki (1957) d’Yves Ciampi depuis l'Église des Carmes. Enfin, la dernière journée des « Oubliés du cinéma » commencera par la table ronde « Identifier un film » qui réunira des experts tels que Patrice Delavie (CNC), Emmanuelle Berthault (Cinémathèque française) et Francesca Bozzano (Archives de Paris). Ces spécialistes partageront leurs connaissances et leurs méthodes pour déterminer l'origine et l'identité de films dont l'histoire s'est perdue au fil du temps. Cette discussion sera suivie par la projection du programme « Cinéma de guerre », composé de deux films radicalement différents sur la Seconde Guerre mondiale.