Le Tombeau des lucioles d’Isao Takahata (1988)
Ce chef d’œuvre de l’animation japonaise est adapté de La tombe des lucioles (Editions Philippe Picquier – Unesco), un roman autobiographique paru en 1967 d’Akiyuki Nosaka, un des écrivains les plus importants dans le Japon d’après-guerre. L’action se déroule pendant la deuxième guerre mondiale. L’auteur raconte l’histoire de deux enfants qui se retrouvent seuls, sans parents, dans la ville de Kobé complètement dévastée par les bombardements aériens des Américains. Ils doivent se débrouiller pour trouver à manger et sont souvent confrontés à l’inhumanité des adultes. Isao Takahata livre une adaptation à la fois réaliste et poétique de cet épisode sombre de l’Histoire du Japon.
Persepolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (2007)
Persepolis, c’est d’abord le récit autobiographie en bande-dessinée en quatre tomes (éditions L’association) de la jeunesse de la narratrice Marjane Satrapi dans l’Iran des années 1970-80 qui bascule dans la révolution islamique provoquée par l’ayatollah Khomeiny. Publié entre 2000 et 2003, la saga remporta un énorme succès et son auteur décida de l’adapter à l’écran avec Vincent Paronnaud en 2007. On y retrouve Marjane, jeune révoltée, proche de son oncle Anouche, un des dirigeants du parti communiste iranien. La jeune fille grandit dans une restriction grandissante des libertés individuelles. Les faits abordés sont graves – son oncle, notamment, est exécuté pour ses opinions politiques- mais le ton reste humoristique. Sélectionné en compétition officielle au Festival de cannes 2007, le film a obtenu le prix du Jury. Il a aussi été couronné de deux César : meilleur premier film et meilleure adaptation.
Valse avec Bachir d’Ari Folman (2008)
En 1982, le futur réalisateur Ari Folman est un jeune appelé de l’armée israélienne de 19 ans basé à Beyrouth. Entre les 16 et 18 septembre, les milices chrétiennes des Phalangistes aidées des soldats de Tsahal vont massacrer des réfugiés palestiniens dans le quartier de Sabra et le camp de Chatila. 24 ans plus tard, Ari Folman revient sur cette douloureuse période et interroge d’anciens compagnons d’armes afin de reconstruire une mémoire vacillante. Tourné comme un documentaire classique, le réalisateur effectue un premier montage avant de retravailler toute les images en animation. Le film présenté en compétition au Festival de Cannes, connaît un succès critique dans le monde entier et reçoit notamment le César du Meilleur Film étranger en 2009.
Mary & Max d’Adam Elliot (2009)
Ce film d’animation en pâte à modeler raconte une relation épistolaire entre deux êtres, mal dans leur peau. Mary est une australienne de 8 ans, tête de turc de sa classe. Max, lui, est un américain de 44 ans atteint du syndrome d’Asperger. A travers cette correspondance, Mary et Max vont apprendre à se connaître, partager des goûts communs et parvenir à exprimer leurs souffrances respectives. Pour l’écriture du personnage de Max, Adam Elliot s’est directement inspiré des lettres qu’il a reçues d’un correspondant new-yorkais durant 20 ans. Tout en assumant sa noirceur ce film récompensé au Festival International du Film d’Animation d’Annecy en 2009, se veut à la fois tendre et drôle. Dans sa version originale, Toni Collette prête sa voix à Mary et Philip Seymour Hoffman à Max.
Zarafa de Jean-Christophe Lie et Rémi Bezançon (2012)
Pour ses premiers pas dans le cinéma d’animation (en collaboration avec le réalisateur de L’homme à la Gordini, court nommé aux César en 2011), l’auteur du Premier jour du reste de ta vie a choisi de narrer l’histoire vraie d’une girafe pas comme les autres. Cadeau du vice Roi d’Egypte au Roi de France Charles X à la fin des années 1820, Zarafa fut un effet la toute première à fouler le sol européen et reçut à Paris plus de 600 000 curieux ! En mêlant subtilement réalité historique et conte, le duo Lie- Bezançon signe un superbe récit initiatique pour grands et petits autour de l’amitié entre cette girafe et un jeune garçon africain.
Funan de Denis Do (2019)
Cristal d’Or lors du dernier festival d’Annecy, ce film d’animation plonge dans l’enfer de la révolution khmère au Cambodge dans les traces d’une jeune mère cherchant à retrouver la trace de son fils de 4 ans, enlevé à Phnom Penh par le régime. Pour son premier long métrage, le français Denis Do, diplômé de L’Ecole des Gobelins, a choisi de porter à l’écran l’histoire de sa mère qui a vécu la violence décrite dans ce récit et qui, dans la phase préparatoire du projet, a accompagné son fils au Cambodge pour retracer ce qu’elle a vécu. Un travail de mémoire sur un sujet toujours tabou au Cambodge, complément idéal à celui de Rithy Panh à travers ses documentaires.