Pourquoi un podcast dédié au documentaire ?
Mehdi Meskar : À l’origine, j’ai lancé ce podcast parce que je souhaitais écrire et réaliser mon propre film documentaire. Je me suis mis à me renseigner auprès de professionnels du métier. J’ai contacté une amie documentariste, Louise Hémon, qui m'a donné, autour d'un verre, une forme de cours accéléré sur la création et la diffusion d’un documentaire. Je me suis dit que partager ces enseignements avec d’autres personnes intéressées comme moi par le cinéma documentaire serait utile. J’ai expérimenté différents genres cinématographiques dans mon parcours de comédien : l’horreur (Marianne de Samuel Bodin), le fantastique (Le Secret d’Élise de Alexandre Laurent), la romance (Rafaël de Ben Sombogaart) ou encore le drame (Dans la maison de François Ozon), mais depuis 2020, je ressentais le besoin d’éprouver une forme de vérité dans mes rôles, un aspect que je ne retrouvais pas nécessairement dans la fiction. Le cinéma documentaire, c’est justement le cinéma du réel, celui de la vérité brute par la caméra. Selon moi, le genre documentaire offre davantage de possibilités de création que la fiction. C’est un territoire de liberté. Et c'est notamment après avoir vu l’œuvre du documentariste japonais Kazuhiro Soda, qui exploite selon moi tout l’espace artistique permis par ce type de cinéma, que j’ai voulu me lancer dans le documentaire.
Comment choisissez-vous les sujets que vous allez aborder ?
De façon spontanée. Je visionne beaucoup de films. Lorsqu’il y en a un dont l’approche me touche, je contacte le cinéaste en question. Ces entretiens audios prennent la forme de conversations d’une heure environ dans lesquelles nous abordons toutes les étapes du processus du film, de sa création à sa diffusion. On échange autour de l’écriture, du scénario, des notes d’intention et de réalisation mais aussi des relations avec les équipes, les producteurs et les diffuseurs. J'interroge le cinéaste sur son approche documentaire, sa façon de traiter le cinéma du réel. Par ailleurs, j’aime diversifier les profils, j’invite donc aussi bien des documentaristes confirmés comme récemment Richard Copans, qui a plus de 60 films à son actif (Les Frères des frères ; Monsieur Deligny, vagabond efficace...), que des cinéastes qui réalisent leur premier documentaire à l’image de Axelle Vinassac (Les Démons de Ludivine). Nous enregistrons le podcast chez moi, chez eux ou dans les bureaux de leurs sociétés de production. Je m’occupe seul de l’enregistrement grâce à deux micros et une mixette, mais je travaille avec un associé pour le montage et la postproduction.
Comment votre podcast contribue-t-il à sensibiliser les auditeurs au genre documentaire ?
J’ai commencé à faire du cinéma à 14 ans, pourtant réaliser un film documentaire me semble à la fois accessible et inaccessible. Le documentaire s’apprend. Comment documenter le réel ? Le raconter ? Le filmer ? Ce podcast est une façon de rendre concret les techniques du documentaire. Il se destine aussi bien aux professionnels confirmés et reconnus qu’aux amateurs. J’ai envie de démystifier le processus créatif du documentaire pour le rendre accessible à tous. Un podcast s’écoute partout, quand on le souhaite et durant n’importe quelle activité. C’est pourquoi j’ai choisi ce format.
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