L’œuvre d’Apichatpong Weerasethakul a toujours oscillé entre réalisme social et envolées oniriques. Que ce soit la transformation en bête sauvage d’un amant dans Tropical Malady ou l’apparition de fantômes dans Oncle Boonmee, le réalisateur thaïlandais s’est toujours intéressé au rêve comme tissu cinématographique. Il reste fidèle à ce thème de prédilection dans son exposition Periphery of the Night, présentée à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne du 2 juillet au 28 novembre 2021. Une carte blanche qui a permis au metteur en scène d’immerger le spectateur dans un monde « où animaux et humains, fantômes et forêts, vivants et morts cohabitent dans des entre-mondes ensommeillés », explique l’équipe de l’IAC. Avec près de 1 200m² d’exposition et une vingtaine d’œuvres, dont plusieurs créations inédites, Weerasethakul multiplie les supports, de la vidéo aux jeux de lumières. Une installation complexe, où la jungle de son enfance, omniprésente, est à la racine du fantastique.
« Au moyen de dispositifs singuliers (rétroprojection, projections suspendues, filtres holographiques), il s’agit de modifier notre horloge biologique, au point de nous faire éprouver d’autres cadences et de nous transformer », commentent encore les responsables de l’exposition. Après avoir présenté Cemetery of Splendor dans la sélection Un Certain Regard en 2015, Apichatpong Weerasethakul projettera son nouveau film Memoria en compétition officielle cette année. Ce nouveau long métrage avec Tilda Swinton et Jeanne Balibar délaissera la mangrove thaïlandaise chère au cinéaste pour la jungle amazonienne.
Peryphery Of The Night
Du 2 juillet au 28 novembre 2021 à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne