- Type de publication : Etude prospective
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Année :
16/01/2024
Depuis 2004, le CNC analyse les frais d’édition (coûts de distribution) des films d’initiative française sortis en salles ayant reçu un agrément du CNC, avec une ventilation plus détaillée des frais depuis 2007.
Cette étude mesure les principales évolutions des différents postes de coûts. Elle analyse notamment l’évolution des frais techniques au fil du temps, marquée par l’impact de l’apparition des contributions numériques qui ont pris fin au 31 décembre 2021. 2022 apparaît ainsi comme la première année sans VPF. Elle met également en lumière les différences de stratégie promotionnelle entre les éditeurs de films sur les achats d’espaces (avec des médias dont la portée est régionale ou nationale), d’une part, et les contacts privilégiés avec le public (avant-premières, déplacements des équipes), d’autre part.
A retenir
- La fin des VPF, source d'économie pour les distributeurs : la distribution des films a considérablement évolué sur la période avec le passage d’un environnement tout argentique à un environnement tout numérique. Jusqu’en 2011, le tirage de copies argentiques représentait les ¾ des dépenses en frais techniques et plus de 20 % des frais d’édition totaux. Les frais techniques au global, y compris le transport et le stockage, totalisaient 31,2 % des frais d’édition en 2007 (33,1 M€). En 2022, ils s’élèvent à 5,4 M€ (-83,7 % par rapport à 2007), soit 6,1 % du total. Cette baisse substantielle a entraîné un recul sensible des frais d’édition à 440,5 K€ par film en moyenne en 2022, contre 643,4 K€ en 2007 (-31,5 %). Hors frais techniques, cette moyenne passe de 442,5 K€ en 2007 à 413,7 K€ en 2022 (-6,5 %).
- Une hausse mécanique de la part des achats d'espaces dans un contexte de baisse globale des frais d’édition : mécaniquement, la place laissée par les frais techniques est prise par les autres postes et notamment les achats d’espaces. En 2022, ce poste représente 60,7 % des frais d’édition (45,4 % en 2007). La part dédiée aux frais divers de promotion augmente également, à 22,2 % en 2022 contre 14,4 % en 2007. La hausse est plus limitée pour le matériel publicitaire (11,1 %, contre 9,0 %).
- Des frais moyens d'édition et une structure des dépenses adaptés selon le type de films : Les frais d’édition des fictions, des films non recommandés et des films d’animation sont supérieurs à la moyenne et leur répartition selon les postes de dépenses est très proche de celle observée sur l’ensemble des films. Les différences s’opèrent sur les films plus intimistes et films d’auteur. Les frais d’édition des documentaires, des films recommandés, des films sortis dans moins de 25 établissements en première semaine et des films dont le coût de production est inférieur à 1 M€ sont plus faibles. Ces quatre catégories de films ont également en commun une répartition des frais d'édition différentes de la moyenne tous films confondus avec une part plus importante consacrée aux frais divers de promotions.
- Les frais d’édition, 10 % du coût définitif d’un film d’initiative française agréé : le coût définitif (coût de production + frais d’édition) d’un film d’initiative française agréé de l’échantillon s’élève, en moyenne, à 4,45 M€ en 2022. Les frais d’édition représentent 10,0 % de ce coût définitif. Ces frais pèsent davantage pour les petits films (18,6 % du coût définitif des films à moins de 1 M€) que pour les gros films (8,3 % du coût définitif des films à 15 M€ ou plus).