Cette table ronde, en partenariat avec le CNC, sera l’occasion de découvrir la manière dont la « sérialité » est ancrée dès les débuts du cinéma et de retracer ses évolutions des feuilletons de Louis Feuillade, aux séries hebdomadaires, jusqu’aux modèles du « streaming » et du « binge watching » promu, entre autres, par la plateforme Netflix.
Les intervenants invités à s’exprimer, sous la modération de Béatrice de Pastre (directrice-adjointe du patrimoine cinématographique et directrice des collections du CNC), sont :
- Laurent Veray, professeur à l’Université Paris 3 et commissaire de l’exposition,
- Alain Carou, historien du cinéma,
- Marjolaine Boutet, Maitresse de conférence en Histoire contemporaine à l’Université Jules Verne de Picardie et autrice de plusieurs ouvrages autour des séries,
- Anne Landois, scénariste, sur les séries Engrenages et Brigades spéciales notamment.
Durant cette conversation, les exemples abonderont. Le point de départ sera la tradition des films à épisodes des années 1910, telles les adaptations du roman-feuilleton Fantômas (de Pierre Souvestre et Marcel Allain) par Louis Feuillade, entre 1913 et 1914. Réalisateur dont le film en douze épisodes Judex (1916) fera également l’objet de discussions. Puis, un autre phénomène, celui des « romans-cinéma » sera abordé. Ainsi, à partir de 1915, le journal Le Matin publie jour après jour le récit des aventures de la jeune Pearl White (du sérial américain, Les Mystères de New York) dont les spectateurs peuvent découvrir un épisode en fin de semaine sur les écrans.
Enfin, tout en interrogeant les fondations du format sériel (la récurrence des personnages et des situations, entre autres) et la prédominance des genres historique et policier dans les séries, les intervenants évoqueront également des œuvres plus contemporaines, tels que Downtown Abbey ou encore la nouvelle version de Lupin, pour Netflix, avec Omar Sy dans le rôle-titre.
À travers cette table ronde, le constat que les séries d’aujourd’hui étaient déjà en germe dans le cinéma des premiers temps se fera de plus en plus clair. Une observation que ne pourra que confirmer, aux spectateurs présents, la projection, à la suite de l’échange, des Mystères de New-York de Louis Gasnier (1914) et de Maud cambrioleur de René Hervil (1915).
