Tout comme son confrère italien Mario Bava, Dario Argento a porté le giallo à des sommets artistiques encore inégalés. Du 6 au 31 juillet, le maître du thriller érotique et horrifique débarque à la Cinémathèque française pour une rétrospective qui débutera avec la projection de son nouveau film, Occhiali neri. Dans ce vingtième long métrage présenté à la dernière Berlinale, Dario Argento – récemment acteur dans le Vortex de Gaspard Noé – renoue avec ses premières obsessions en filmant une prostituée aveugle aux trousses d'un tueur psychopathe. Cette séance sera présentée par le réalisateur et sa fille, Asia Argento. L’actrice-réalisatrice – à qui la Cinémathèque consacrera également un cycle les 9 et 10 juillet prochains – y campe le rôle d'une spécialiste de l'assistance aux malvoyants. Le duo reviendra le 9 juillet pour une conversation avec le directeur de la programmation de la Cinémathèque française, Jean-François Rauger, autour du Syndrome de Stendhal (1996). Asia Argento y interprète une jeune inspectrice victime du syndrome de Stendhal – une pathologie qui provoque des vertiges face à la beauté écrasante de l'art – pourchassée par un maniaque sexuel en Toscane.
Dario Argento s'entretiendra aussi individuellement avec Jean-François Rauger, le 7 juillet, à l'occasion de la projection des Frissons de l'angoisse (1975). Un film porté par l'acteur David Hemmings (Blow Up de Michelangelo Antonioni, 1966) dans lequel transparaît toute la fascination d'Argento pour l'art, le sexe et l'hémoglobine. Ce cycle permet de redécouvrir plusieurs chefs-d’œuvre d'Argento dans une version restaurée par les soins du laboratoire Cinecittà, dont Opera (1987), Ténèbres (1983) et Phenomena (1985). Enfin, il serait impossible de mentionner la filmographie du cinéaste sans parler du joyau de sa couronne, Suspiria (1977), une merveille d'esthétisme gothique et baroque rythmée par la partition infernale du groupe de rock progressif italien Goblin. En marge des nombreuses réalisations de Dario Argento, la Cinémathèque honore aussi ses qualités de scénariste avec la diffusion d'Il était une fois dans l'Ouest (1969), qu'il a coécrit avec Sergio Leone et Bernardo Bertolucci, et de producteur avec les deux films de la saga Démons (1985-1986) de Lamberto Bava. On notera aussi la présence du critique de cinéma et documentariste Jean-Baptiste Thoret pour une discussion autour de son film-portrait Dario Argento : Soupirs dans un corridor lointain (2019).
