Festival d’Annecy : l’histoire du Petit Nicolas remporte le Cristal du long métrage

Les productions françaises ont brillé cette année à Annecy. Le festival d'animation organisé du 13 au 18 juin 2022 a notamment couronné Le Petit Nicolas – Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ? d'Amandine Fredon et Benjamin Massoubre du Cristal du long métrage. L’écolier emblématique de Jean-Jacques Sempé et René Goscinny y interpelle ses créateurs pour en apprendre plus sur leur parcours hors-norme et l’amitié qu’ils se portent. Le jury longs métrages composé de Tomm Moore, Charlotte de la Gournerie et Frédéric Maire, a également récompensé Interdit aux chiens et aux Italiens du Français Alain Ughetto. Cette pépite en stop-motion sur les migrations transalpines d'une famille italienne au début du XXe siècle est repartie avec le Prix du jury ainsi que le Prix Fondation Gan à la diffusion. On note aussi la Mention des jurés pour l'adaptation des nouvelles d'Haruki Murakami, Saules aveugles, femme endormie de Pierre Foldes. Le cinéma d'animation asiatique a aussi tiré son épingle du jeu au cours de cette 61e édition grâce à Pléthore de nords (Ikuta no Kita) du Japonais Koji Yamamura et Chun Tae-il: A Flame That Lives On du Sud-coréen Jun-pyo Hong, tous deux honorés dans la section Contrechamp. 

Du côté des courts métrages, la plus haute distinction a été attribuée à la coproduction romano-hongroise Amok de Balázs Turai. Un voyage à travers les hallucinations, les traumatismes et les pulsions meurtrières d’un jeune homme, des troubles personnifiés par un gnome maléfique locataire de sa psyché. Le Prix du jury est revenu à une autre coproduction française, Steakhouse de Spela Cadez, dans laquelle la réalisatrice slovène aborde la violence psychologique au sein d'un couple. Après le flot de récompenses pour sa « trilogie du toucher » – Futon (2012), Kamakura (2013) et Maku (2014) –, la cinéaste japonaise Yoriko Mizushiri revient à la thématique du corps avec son court métrage Anxious Body, Mention du jury « pour son animation superbement exécutée et cette formidable expérience physique ». Wes Anderson a, quant à lui, reçu le Prix du jury pour un film de commande, attribué pour son vidéoclip d'animation Aline, où Tip Top, une pop star fictive, reprend la chanson à succès de Christophe. L'impertinence de My Year of Dicks de Sara Gunnarsdóttir, à travers son héroïne déterminée à perdre sa virginité malgré les « pathétiques candidats potentiels de sa banlieue de Houston », a conquis le jury des films de télévision et de commande en remportant le Cristal pour une production TV. 

Les coproductions françaises se sont également illustrées dans le domaine de la réalité virtuelle. C'est le cas de Glimpse des Irlandais Benjamin Cleary et Michael O'Connor, Cristal de la meilleure œuvre VR, dans laquelle le jeune panda Herbie se remémore son histoire d'amour avec sa petite amie Rice après leur rupture. Enfin, la Mention du jury VR est revenue à la plongée de Barry Gene Murphy et May Abdalla dans les méandres d'un esprit schizophrénique, Goliath: Playing With Reality.