En 1973, Ingrid Bergman remettait le Grand Prix du Festival de Cannes à un film d'une liberté insolente, porteur du renouveau du cinéma français : La Maman et la putain. Quarante-neuf ans plus tard, le classique de Jean Eustache fait l'ouverture de Cannes Classics dans une version restaurée 4K, en présence de ses acteurs principaux, Jean-Pierre Léaud et Françoise Lebrun. Boris Eustache, le fils du réalisateur, assistera également à cette séance exceptionnelle le 17 mai 2022, quelques semaines avant la reprise en salles du film. La sélection rend aussi hommage au 70e anniversaire de l'incontournable comédie musicale Chantons sous la pluie (Singin’ in the Rain) de Gene Kelly et Stanley Donen, ainsi qu'au 60e printemps du Procès d'Orson Welles, avec Anthony Perkins dans le rôle-titre. Le cinéma indien investira la Croisette grâce à la ressortie de L'Adversaire (1970) de Satyajit Ray, charge sociale contre l'inhumanité du monde du travail. La projection des Rites de mai (1976) de Mike De Leon devrait donner un avant-goût de la reprise de l'ensemble du catalogue du cinéaste philippin entre 2022 et 2023.
Outre le néoréaliste Sciuscià (1946) de Vittorio de Sica - dans lequel deux enfants participent au marché noir dans l'espoir de s'acheter un cheval - et le drame agricole Le Dieu noir et le Diable blond (1964) du Brésilien Glauber Rocha, la sélection s'est aussi arrêtée sur le documentaire musical La Dernière valse (The Last Waltz) de Martin Scorsese. Un long métrage de 1978 où « Marty » filme le concert d'adieu du groupe canadien The Band et ses prestigieux invités (Neil Diamond, Bob Dylan, Joni Mitchell, Neil Young pour ne citer qu'eux). D'autres documentaires sont au programme, à l'instar de Jane Campion, la femme cinéma de Julie Bertuccelli ou encore de Romy femme libre, l'hommage à l'actrice de La Piscine et des Choses de la vie par Lucie Cariès et Clémentine Deroudille.