Les pantalons « patte d'eph », les tutus et les ballerines seront de sortie à Paris cet été. Pour sa 32e édition, le festival Cinéma en plein air de La Villette explore la thématique de la danse au cinéma, de la ferveur du disco dans La Fièvre du samedi soir (1978) de John Badham, à la puissance émancipatrice du ballet dans Billy Elliot (2000) de Stephen Daldry. Les séances estivales s'ouvriront le 20 juillet avec la diffusion de Flashdance d'Adrian Lyne, summum de l'esthétique kitsch des années 1980 mis en musique par le « Père du disco », Giorgio Moroder. Jennifer Beals y prête ses traits à Alex, soudeuse dans la poussière des chantiers pennsylvaniens le jour et danseuse dans un cabaret la nuit. La programmation rend logiquement hommage au genre de la comédie musicale avec Les Demoiselles de Rochefort (1967) de Jacques Demy, dans lequel Catherine Deneuve et Françoise Dorléac interprètent deux sœurs jumelles à la recherche du « grand amour ». Toujours avec Catherine Deneuve mais sur un ton beaucoup moins enjoué, la séance du samedi 13 août permettra de redécouvrir le film lauréat de la Palme d'or en 2000 : Dancer in the Dark de Lars von Trier. Cette tragédie musicale, qui a valu le prix d'interprétation féminine à la chanteuse et actrice islandaise Björk, conte les mésaventures d'une émigrée tchèque et son combat pour sauver son fils de la cécité héréditaire qui le menace.
Les spectateurs pourront également admirer la mythique scène du concours de twist dans Pulp Fiction (1994) de Quentin Tarantino, où John Travolta et Uma Thurman (Vincent Vega et Mia Wallace) se déhanchent furieusement sur le morceau You Never Can Tell de Chuck Berry. L'écrin de verdure de La Villette fera aussi place à deux voyages cauchemardesques au sein du monde exigeant de la danse classique, Black Swan (2011) de Darren Aronofsky et Les Chaussons rouges (1949) du duo Michael Powell/Emeric Pressburger. Une fable onirique sur le corps et le destin brisés de la jeune ballerine Victoria Page (la gracieuse Moira Shearer), poussée à bout par son tyrannique metteur en scène. Le documentaire sera, quant à lui, à l'honneur avec Le Grand Bal (2018) de Laetitia Carton, qui revient sur la ferveur autour du bal annuel de Gennetines en Auvergne. Enfin, le festival se clôturera sur la projection de West Side Story (1962) de Robert Wise et Jerome Robbins, un « musical » entre guerre de gangs et amour impossible porté par la musique de Leonard Bernstein et le verbe de Stephen Sondheim, célèbre parolier américain disparu l'an dernier.