« Quid des garçons ? » Pour répondre à cette question et explorer l’égalité des genres dans le monde de l’animation, le CNC a organisé une table ronde en collaboration avec le magazine Causette et Les Femmes s’animent. Animé par Isabelle Motrot, la directrice de la rédaction du magazine féministe, ce débat a donné la parole à la réalisatrice Eléa Gobbé-Mevellec, qui a coréalisé Les Hirondelles de Kaboul et à Antoine Liétout, le co-fondateur de Laïdak Films. Etaient également présents Osman Cerfon, réalisateur du court métrage Je sors acheter des cigarettes ainsi que Corinne Kouper, la co-fondatrice de TeamTO et membre du bureau de l’association Les Femmes s’Animent.
Cette rencontre a permis d’aborder l’évolution de la construction des personnages féminins et masculins dans une société où les questions de genre sont de plus en plus présentes. « Les choses se font de manière naturelle, le mécanisme est assez inconscient en ce qui me concerne. (…) On a encore envie de dessiner des Betty Boop mais c’est vrai qu’on a encore plus envie aujourd’hui de dessiner les femmes telles qu’elles sont, comme pour les garçons. On a envie de sublimer les choses considérées comme grossières avant, comme l’embonpoint et ces choses rejetées par les codes esthétiques habituels. Il y a aussi la fascination de Betty Boop et de la pin-up qu’on a envie de sublimer sous de belles courbes graphiques, mais de manière plus juste et plus ancrée dans la réalité d’aujourd’hui », a souligné Eléa Gobbé-Mevellec.
« En animation, on est un peu obligés de synthétiser les personnages. (…) On peut faire ressentir un hors-champ, mais à partir du moment où on va le représenter, les nuances d’expression sont un peu amoindries et stylisées. Forcément, on est plus facilement dans des archétypes. Aussi réalistes et travaillés qu’ils soient, il y a toujours une part de sélection dans les personnages », a ajouté Osman Cerfon au cours de la discussion.
