L'image de la semaine : la magie de Wim Wenders s'invite au Grand Palais

Un « objet plastique non identifié ». C’est ainsi que les concepteurs d’(E)motion décrivent cette création visuelle projetée du 18 au 22 avril sur la structure intérieure de la Nef du Grand Palais (Paris). Grâce à 12 projecteurs 4K, les visiteurs ont pu s’immerger dans cette installation inédite explorant « la picturalité et la plasticité du cinéma ». Manière étonnante d’exposer le 7eme Art, cette création à mi-chemin entre le film d’artiste et l’œuvre d’art a offert un nouveau regard sur certaines réalisations marquantes de la filmographie de Wim Wenders. Réalisé à partir d’extraits de ses propres films, (E)motion explore deux thématiques choisies par le réalisateur : « le mouvement » et la « recherche du sens perdu et plus précisément les frontières et la liberté de mouvement », précise le Grand Palais.

Récompensé au Festival de Cannes en 1984 (Paris, Texas a notamment remporté la Palme d’or), 1987 (Prix de la mise en scène pour Les Ailes du désir), 1993 (Grand Prix du jury pour Si loin, si proche !) et 2014 (Prix spécial du jury - entre autres – pour Le Sel de la Terre), le cinéaste s’interroge avec ce projet sur « comment exposer le cinéma ». « On s’est demandé s’il ne fallait pas essayer de se débarrasser un instant de la dimension narrative du cinéma pour se concentrer sur sa dimension plastique, picturale. (…) Wim Wenders replonge dans ses propres films pour créer une nouvelle œuvre. Une méta-œuvre, un méta-film, qui oublierait les histoires, les intrigues, pour se concentrer sur le mouvement, les visages, les paysages… », expliquait ainsi Jérôme Neutres, le commissaire de l’exposition, dans un entretien accordé au CNC.

Mise en musique par Wim Wenders, cette création inédite et « monumentale » a été coproduite par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais et la Wim Wenders Foundation. Soutenu par Blain/Southern, ce projet a été scénographié par l’atelier ATHEM qui est également mécène de l’événement.