Cléo de 5 à 7 (1961) d’Agnès Varda
Le classique d’Agnès Varda suit l’errance parisienne de Cléo (Corinne Marchand), jeune chanteuse narcissique convaincue de l’annonce de sa mort imminente. Imaginé comme « un portrait de femme inscrit dans un documentaire sur Paris » selon les mots de la réalisatrice, le film traduit cette errance de personnage, comme ballotée par la vie, en caméra portée. Face à la sensation d’être en représentation perpétuelle dans les rues parisiennes, Cléo se réfugie au Parc Montsouris, cadre bucolique sublimé par le chef opérateur Jean Rabier. L’observatoire du parc (détruit par un incendie en 1991), l’aire de jeux grouillante d’enfants, les grands escaliers en bois que Cléo descend en chantonnant ou bien encore la cascade face au pont de pierre… autant d’éléments de décor onirique qui participent de la flânerie initiatique. C’est au cours de cette déambulation qu’elle rencontre Antoine (Antoine Bourseiller), son alter ego, qui permettra de vivre l’instant présent plutôt que de regretter le passé et de s’inquiéter de l’avenir.
Soutien du CNC : Avance sur recettes avant réalisation
Extrait de la séquence dans le Parc de Montsouris
Le Jardin des plantes (1994) de Philippe de Broca
L’action de ce téléfilm historique du réalisateur du Magnifique (1973) se situe en 1944 durant l’Occupation, à Paris. Fernand Bonnard (Claude Rich), directeur du Muséum national d’Histoire naturelle, fait croire à sa petite fille, Philippine (Salomé Stévenin), que son père, collabo fusillé par les soldats allemands pour un menu larcin, était un héros de la Résistance.
Le jardin des plantes constitue un décor idéal pour une reconstitution de cette époque, l’ensemble des bâtiments ayant été construits entre le XVIIème et le XIXème siècle, et les espaces verts revêtant un aspect presqu’intemporel. Ainsi, il est aisé de faire de cet endroit un haut lieu de la Résistance crédible. L’intention de filmer le jardin des plantes comme refuge contre les affres de la Guerre, préservant l’innocence de la petite Phillipine, est annoncée dès l’ouverture du téléfilm. Un plan qui commence dans la serre tropicale du jardin des plantes, où cohabitent perroquets et arbres exotiques, avant de terminer dans les rues de Paris, assaillies par le froid de l’Hiver, la famine et les rondes des soldats nazis.
Soutien du CNC : Le Jardin des plantes de Philippe de Broca a bénéficié d’une aide à l’audiovisuel
Les Saisons (2015) de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud
Ce documentaire ambitieux du regretté Jacques Perrin et de Jacques Cluzaud remonte le flot du temps jusqu’à la fin de l’ère glaciaire et traverse toute l’Europe. Loin de tout anthropocentrisme, cette odyssée spatio-temporelle retrace l’Histoire des territoires naturels et des espèces sauvages qui les peuplent en réduisant au minimum les interventions de l’être humain. Guidé par la voix de Jacques Perrin, le spectateur découvre, au gré d’images vertigineuses, une nature merveilleuse et fragile. Pour mener à bien leur ambitieux projet, les deux réalisateurs ont eu recours à de nombreux décors de parcs naturels, du parc national de la Vanoise (Savoie) au parc des oiseaux de Villars-les-Dombes (Ain), en passant par le parc de Samara (Somme) et le parc animal de Courzieu (Rhône). Ces espaces naturels, parmi les mieux conservés de France, ont permis au tandem de ressusciter à l’écran les temps ancestraux et pré-civilisationnels du début du film. En complément de ce conte cinématographique, une application Les Saisons : Morphosis a été développée par Small Bang, Galatée, France Télévisions Nouvelles Écritures. Écrite par Stéphane Durand, le scénariste de Jacques Perrin, elle permet de suivre l’évolution et l’adaptation des espèces animales et végétales, de l’âge de glace à l’époque contemporaine, à travers 18 courts épisodes animés répartis sur des cartes interactives.
Soutiens du CNC : Les Saisons a bénéficié d’aides régionales en partenariat avec le CNC. Les Saisons : Morphosis a bénéficié d’une aide aux projets nouveaux médias.
Versailles (2015-2018) de Simon Mirren, David Wolstencroft
Cette série télévisée, diffusée sur Canal +, raconte la destinée hors du commun du « Roi-Soleil ». Cette plongée dans les intrigues de la cour, ses romances et ses décisions politiques, a été tourné dans le théâtre-même de ce destin : le château de Versailles et ses jardins. Créés et aménagés par André Le Nôtre au XVIIème siècle, ces grands espaces qui offrent une perspective vertigineuse suscitent l’émerveillement des visiteurs du monde entier. La série franco-canadienne (puis franco-belge pour sa troisième saison) de Simon Mirren et David Wolstencroft, invite, épisode après épisode, à parcourir ces arabesques de verdures, ces allées symétriques et raffinées, ces arbres majestueux ou encore les bassins et fontaines conçus comme des ornements incontournables. Néanmoins, tourner en décor naturel n’est pas sans risque. En effet, les scènes tournées en extérieur demandaient une vigilance particulière car la moindre goutte de pluie pouvait ruiner le maquillage et les costumes des comédiens, ingrédients indispensables de la reconstitution !
Soutien du CNC : Aide à l'audiovisuel
Le Jardin de minuit (2016) de Benoît Chieux
Ce court métrage d’animation suit l’excursion d’un couple de petits personnages fantaisistes aux cheveux de flammes. Ces derniers décident de quitter la forêt qu’ils habitent pour visiter le jardin avoisinant. Toute la créativité du projet repose sur la vision novatrice du décor qu’elle offre. Loin de l’image traditionnelle des jardins luxuriants et colorés, Benoît Chieux profite de la liberté de l’animation pour créer un jardin de pierres, labyrinthe rocailleux et désertique. La balade onirique devient rapidement cauchemardesque, sous les yeux d’une ribambelle de petites bêtes insolites qui évoquent la diversité et l’étrangeté des multiples insectes peuplant le gazon de nos parcs et nos jardins. Le tout dans une ambiance étrange portée par la musique de Valentin et Marceau Portron.
https://www.youtube.com/watch?v=BnJEKW86AKc (bande annonce à intégrer)
Soutiens du CNC : Aide au programme de production de films de court métrage / Aide complémentaire à la création de musiques originales des films de court métrage.
Le Parc (2017) de Damien Manivel
Capturer en 1h10 l’éveil du désir et le premier cœur brisé dans le décor unique du Parc de Blossac à Poitiers, tel est le défi que relève le cinéaste Damien Manivel (Les Enfants d’Isadora, 2019). Dans ce long métrage solaire et noir, qui tend vers le fantastique, deux adolescents (Naomie Vogt-Roby et Maxime Bachellerie) se retrouvent pour leur premier rendez-vous amoureux. D'abord hésitants et timides, ils se rapprochent au gré de la promenade et tombent amoureux. Vient le soir, l'heure de se séparer… C'est le début d'une nuit sombre... Ce décor naturel minimaliste devient alors la scène d’un monde invisible, poétique et inattendu.
Soutiens du CNC : Avance sur recettes avant réalisation.
Les parcs naturels… En Minuscule (2019)
Cette mini-série documentaire d’ARTE reprend le concept de son programme Minuscule : La Vie privée des insectes (2006 – 2012), qui fait découvrir le quotidien des insectes en alliant animation 3D et décors naturels, burlesque et poésie. Cette variation emmène ainsi les spectateurs au cœur des plus grands parcs naturels, du parc national de la Guadeloupe au parc de haute montagne, les Écrins, dans les Alpes, en passant par le parc naturel régional de Corse. Prétexte pour observer ces petits protagonistes attachants au microscope dans leur élément naturel ainsi que la diversité des écosystèmes et des espèces, qui ne sont jamais tout à fait les mêmes, d’un parc à l’autre.
Soutien du CNC : Les parcs naturels… En Minuscule (2019) a bénéficié d’un soutien à l’audiovisuel.