Temps fort de la Fête du cinéma d’animation qui se tient chaque année en octobre, l’annonce du lauréat du Prix Emile-Reynaud a été décalée cette année en raison du contexte sanitaire. Repoussée une première fois, la soirée de remise de prix a finalement été annulée avec le reconfinement. Les adhérents de l’AFCA (Agence Française du Cinéma d’Animation) ont malgré tout pu voter en ligne pour leur court métrage préféré parmi les neuf films en lice.
Décerné en 2019 à Marion Lacourt pour Moutons, loup et tasse de thé..., le Prix Emile-Reynaud a été remis cette année à Bastien Dubois pour Souvenir, Souvenir. Dans ce court métrage produit par Blast production, le cinéaste se met en scène en animation pour raconter ses différentes tentatives, pendant dix ans, pour faire parler de la guerre d’Algérie à son grand-père. Mais après tant d’années à essayer d’ouvrir la boite à souvenirs de son aïeul, il s’interroge sur son envie de faire ce film et d’entendre le récit de cette guerre. « Ce film intimiste nous engage sur la démarche du cinéaste alors même que son processus de création est en cours. Cette œuvre sensorielle, tout en textures et en couleurs, cultive avec ingéniosité la mixité des techniques dans une mise en scène sobre et pourtant foisonnante », écrit l’AFCA.
Ce Prix Emile-Reynaud 2020 est accompagné d’une dotation incluant un abonnement d’un an à Bref cinéma ainsi qu’à UniversCiné qui « fera également l’acquisition du film ». Huit autres courts métrages étaient en lice cette année : Chloé Van Herzeele de Clémence Bouchereau et Anne-Sophie Girault (Autoproduction), Empty Places de Geoffroy De Crecy (Autour de Minuit), Folie douce, folie dure de Marine Laclotte (Lardux Films/Folimage), Genius Loci d’Adrien Merigeau (Kazak Productions/Folimage), Jean de Marion Auvin (Doncvoilà production), Précieux réalisé par Paul Mas (Je Suis Bien Content), Rivages de Sophie Racine (Am Stram Gram) et enfin Trona Pinnacles de Mathilde Parquet (Girelle production).
Remis depuis 1977 par les adhérents de l’AFCA, le Prix Emile-Reynaud « est un hommage au pionnier que fut Emile Reynaud ainsi qu’une reconnaissance de la filiation entre son travail et celui des créateurs contemporains ».