En vingt-cinq ans, les Rendez-vous de Blois sont devenus un carrefour incontournable des passionnés d’histoire. Ce festival a su montrer que l'Histoire est plurielle et que ses domaines d'investigation n'ont cessé de se diversifier et de se renouveler depuis le XXe siècle. Autour d’un vaste salon du livre consacré à tous les champs historiques, ces rencontres se sont imposées comme un lieu de discussion privilégié entre les historiens et le grand public. Elles se déclinent en conférences, cafés littéraires, expositions, spectacles, et rappellent que l’Histoire n’est pas qu’un champ de bataille ou une matière inflammable. Et quel meilleur thème pour le prouver que l’eau ? Présidé par Isabelle Autissier, première femme à avoir accompli un tour du monde à la voile en solitaire, auteure de romans, de contes et d’essais, présidente d'honneur de la fondation WWF France, cet événement donnera également une belle part au cinéma.
Fiction, documentaire, court métrage, avant-premières… : tous les genres et tous les formats sont depuis longtemps au cœur du festival blésois. Et pour cette édition, le programme est éclectique, des Vacances de Monsieur Hulot (1953) au Chant du loup (2019), de Deepwater (2016) au documentaire L’Homme d’Aran (1934). Parmi les films présentés, on retient notamment La Mer et les jours d’Alain Kaminker et Raymond Vogel. Tourné en 1958, quelques mois avant la naissance de la Nouvelle Vague, sur l’île de Sein, le film suit la vie de quelques insulaires. Il se présente autant comme un document ethnologique et sociologique qu’une œuvre à l’émotion et à la violence spectaculaires. De fait, pour leur film, Vogel et Kaminker se sont entourés d’artisans qui allaient devenir des grands noms du cinéma français. Henri Colpi signe le montage (il travaillera bientôt pour Chaplin, Clouzot ou Resnais), la musique est de Georges Delerue et le texte du narrateur écrit par Chris Marker. Le film est suivi de Goëmons, un court métrage de Yannick Bellon, réalisé entre 1945 et 1947, présenté dans une version restaurée. Sur l’île de Béniguet, la cinéaste filme le quotidien des pêcheurs de goëmon. Alors âgée de 24 ans, la jeune réalisatrice utilise sa matière documentaire pour bâtir un poème visuel qui raconte le combat éternel de l’homme contre la Nature. Ces deux films sont à découvrir vendredi 7 octobre à partir de 11h30.