Qui de mieux qu'Apichatpong Weerasethakul pour représenter la luxuriante vivacité des formes du cinéma contemporain. Les Rencontres Internationales Paris/Berlin, organisées du 2 au 8 mai dans plusieurs lieux culturels de la capitale française (Auditorium du Louvre, MEP, Goethe-Institut, Centre Pompidou...), accordent une rétrospective au cinéaste thaïlandais, lauréat de la Palme d'Or en 2010 pour Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures. Ce ne sont pas ses long métrages (Tropical Malady, Syndromes and a Century) qui seront à l'honneur dans ce programme inédit en France de 27 films, mais bien ses courts et moyens métrages depuis la fin des années 90. Ce cycle, coordonné par Weerasethakul lui-même, débutera dans la soirée du 2 mai au cinéma le Louxor avec la projection de huit courts et un moyen métrage (Wordly Desires, 2005) construit comme un hommage à la jungle qu'il affectionne tant. Les spectateurs pourront notamment découvrir Haunted Houses (2001), moyen métrage dans lequel il capture la fascination du peuple thaïlandais pour les mythes et les mondes parallèles, ou encore le documentaire expérimental Mekong Hotel.
Au total, 118 œuvres sont programmées au cours de cette semaine de projections et d'expositions. Le festival donnera carte blanche à l'artiste contemporaine Dara Birnbaum, pionnière du « video-art » au milieu des années 1970. Celle qui a bousculé les conventions en critiquant la représentation des femmes dans l'art et les médias (Technology/Transformation: Wonder Woman, Kiss The Girls: Make Them Cry) verra quatre de ses vidéos diffusées aux côtés d'un film expérimental de Jean-Luc Godard et Jean-Pierre Gorin, Letter to Jane (1972). Ces projections seront également disséminées hors des salles de projections dans le cadre de plusieurs expositions temporaires, à l'instar d'Ecosystem Assembly aux Beaux-Arts de Paris ou encore de la réflexion sur le genre Queer Landscapes.