Après Jean-Luc Godard, William Friedkin, Agnès Varda et Michael Cimino, le Festival de Locarno honore le cinéaste Costa-Gavras pour l'ensemble de sa carrière. Prévu le 11 août prochain, cet hommage sera accompagné de la projection de ses deux premiers longs métrages, le drame policier Compartiments Tueurs (1965) avec Yves Montand et Jacques Perrin ainsi qu'Un Homme de Trop (1967). Dans ce film porté par Bruno Cremer, Jean-Claude Brialy et Michel Piccoli, un groupe de résistants libère douze condamnés à mort de prison avant de s'apercevoir de la présence d'un inconnu dans le lot. Costa-Gavras s'adressera aux festivaliers le lendemain dans une conversation organisée au Forum Spazio Cinema.
« On le définit souvent comme un "cinéaste politique", mais Costa-Gavras est avant tout un auteur extraordinaire, doué d'un sens de la forme et du style prodigieux. Sans s'enliser dans les bas-fonds du maniérisme autoréférentiel, il a su se renouveler et relever inlassablement de nouveaux défis », écrit le directeur artistique du festival, Giona A. Nazzaro, dans un communiqué, avant d'ajouter : « Costa-Gavras incarne une vision extrêmement noble du cinéma, perçu comme un outil de progrès et de connaissance qui continue de dialoguer avec le public, en proposant un vecteur direct de plaisir et de divertissement. »
Costa-Gavras s’illustre au début des années 1970 avec ses réquisitoires contre le pouvoir totalitaire, à l'image de Z (1969) – pour lequel il obtient le Prix du Jury à Cannes – et L'Aveu (1970). Deux films portés par Yves Montand, tout comme État de siège (1972), dernière installation de sa grande trilogie politique. Le cinéaste revient ensuite à la Seconde Guerre mondiale avec le drame historique Section Spéciale (1975) qui lui vaut alors le Prix de la mise en scène sur la Croisette. La consécration ultime vient sept ans plus tard avec Missing, un film sur la disparition suspecte d'une journaliste pendant le coup d'État au Chili en 1973. Outre la Palme d’or, le film donne un Prix d’interprétation masculine à Jack Lemmon pour son rôle de père endeuillé.