La 48e nuit des César aura été celle du sacre de La Nuit du 12 de Dominik Moll. Déjà lauréat du César de la meilleure réalisation en 2001 pour Harry, un ami qui vous veut du bien, Dominik Moll a de nouveau reçu ce trophée pour ce polar qui parle de féminicide. Au total, La Nuit du 12 – qui a notamment reçu l’Avance sur recettes du CNC – est reparti avec six César, dont celui de la meilleure adaptation, du meilleur son et du meilleur film. Ses deux interprètes principaux ont également été honorés, Bastien Bouillon dans la catégorie du meilleur espoir masculin et Bouli Lanners dans celle du meilleur acteur dans un second rôle.
La soirée, ponctuée de surprises, a ainsi vu Benoît Magimel récompensé du César du meilleur acteur pour la deuxième année consécutive – une première dans l’histoire de l’Académie des César – pour son interprétation dans Pacifiction - Tourment sur les îles d’Albert Serra. Une coproduction franco-portugaise qui a également reçu l’Avance sur recettes, pour laquelle le chef-opérateur Artur Tort a été distingué. Autre grande première de cette 48e édition : le sacre d’Irène Drésel pour le film A plein temps d'Éric Gravel (soutenu à l’Avance sur recettes et à la création de musiques originales). L'artiste électro est devenue la première femme récompensée dans cette catégorie depuis la création des César en 1976. Le film a par ailleurs reçu le césar du meilleur montage (le deuxième pour la monteuse Mathilde Van de Moortel, déjà couronnée pour son travail sur Mustang de Deniz Gamze Ergüven). Et comment parler de surprise sans évoquer la présence de Brad Pitt venu remettre le César d’honneur à David Fincher, son « partner in crime » avec qui il a tourné par trois reprises (Seven, Fight Club et L’Etrange histoire de Benjamin Button) !
Parmi les autres moments marquants de la cérémonie, l’hommage à Jean-Luc Godard et à Jean-Louis Trintignant, mais aussi le sacre de Virginie Efira dans la catégorie de la meilleure actrice pour Revoir Paris d'Alice Winocour, celui de la comédie de Louis Garrel L’Innocent, récompensé du César du meilleur scénario original et de la meilleure actrice dans un second rôle pour Noémie Merlant, ainsi que celui de Nadia Tereszkiewicz, César du meilleur espoir féminin pour Les Amandiers de Valeria Bruni Tedeschi. Trois films soutenus à l’Avance sur recettes, tout comme Saint Omer d'Alice Diop, qui, après son succès à Venise et au Prix Jean Vigo, s'est imposé dans la catégorie du meilleur premier film. Quant à Simone, le Voyage de siècle d’Olivier Dahan, il remporte deux prix techniques, celui du meilleur costume pour Gigi Lepage et des meilleurs décors pour Christian Marti.
Côté documentaire, c’est à Retour à Reims (Fragments) de Jean-Gabriel Périot que le César a été attribué tandis qu’Élisabeth Subri a reçu celui du meilleur court métrage pour Maria Schneider, 1983. As Bestas, du réalisateur espagnol Rodrigo Sorogoyen, a été couronné du César du meilleur film étranger tandis que le César du meilleur long métrage d'animation a été décerné à Michaela Pavlatova pour Ma famille afghane. Ces deux œuvres ont bénéficié de l’aide aux cinémas du monde.
Un palmarès qui témoigne de la diversité et de la vitalité du cinéma français, ainsi que de la pertinence du système de soutien du CNC puisque, sur les 24 César décernés, 22 ont été attribués à des œuvres ayant bénéficié d’aides sélectives.
Le Palmarès complet
Meilleur film : La Nuit du 12, réalisé par Dominik Moll (Aide au développement d'œuvres cinématographiques de longue durée, Avance sur recettes avant réalisation, Aide sélective à la distribution (aide au programme)
Meilleure réalisation : Dominik Moll (La Nuit du 12)
Meilleure actrice : Virginie Efira (Revoir Paris, Avance sur recettes avant réalisation)
Meilleur acteur : Benoît Magimel (Pacifiction - Tourments sur les îles, Avance sur recettes après réalisation, Aide franco-portugaise, Aide sélective à la distribution (aide au programme)
Meilleur acteur dans un second rôle : Bouli Lanners (La Nuit du 12)
Meilleure actrice dans un second rôle : Noémie Merlant (L'Innocent : Aide à l'édition vidéo (aide au programme éditorial AD VITAM), Avance sur recettes avant réalisation)
Meilleur espoir masculin : Bastien Bouillon (La Nuit du 12)
Meilleur espoir féminin : Nadia Tereszkiewicz (Les Amandiers, Avance sur recettes avant réalisation, Aide au développement d'oeuvres cinématographiques de longue durée, Aide à l'édition vidéo (aide au programme éditorial AD VITAM)
Meilleur scénario original : Louis Garrel, Tanguy Viel et Naïla Guiguet (L'Innocent)
Meilleure adaptation : Gilles Marchand et Dominik Moll (La Nuit du 12)
Meilleur premier film : Saint Omer, réalisé par Alice Diop (Avance sur recettes avant réalisation, aide au programme (aide à la distribution), aide au développement d'œuvres cinématographiques de longue durée)
Meilleur film d'animation : Ma famille afghane, réalisé par Michaela Pavlatova (Aide aux cinémas du monde (avant réalisation) Aide à l'édition vidéo (aide au programme 2021 Diaphana Distribution)
Meilleur film documentaire : Retour à Reims [Fragments], réalisé par Jean-Gabriel Périot
Meilleur film étranger : As Bestas, réalisé par Rodrigo Sorogoyen
Meilleure musique originale : Irène Drésel (A plein temps, Aide au développement d'oeuvres cinématographiques de longue durée, Avance sur recettes après réalisation, Aide à la création de musiques originales, Aide sélective à la distribution (aide au programme)
Meilleur son : François Maurel, Olivier Mortier et Luc Thomas (La Nuit du 12)
Meilleure photo : Artur Tort (Pacifiction - Tourments sur les îles)
Meilleurs costumes : Gigi Lepage (Simone, le voyage du siècle)
Meilleurs décors : Christian Marti (Simone, le voyage du siècle)
Meilleurs effets visuels : Laurens Hermann (Notre-Dame brûle, Aide à la création visuelle et sonore (CVS-CVSA)
Meilleur montage : Mathilde Van Moortel (A plein temps)
Meilleur court métrage de fiction : Partir un jour, réalisé par Amélie Bonnin (Allocation audiovisuelle)
Meilleur court métrage documentaire : Maria Schneider, 1983, réalisé par Elisabeth Subrin (Allocation audiovisuelle)
Meilleur court métrage d'animation : La Vie sexuelle de mamie, réalisé par Urška Djuki? et Emilie Pigeard (Allocation audiovisuelle)